Un élan de sympathie est observé depuis hier sur les réseaux sociaux à l'égard de Imed Trabelsi, neveu de Leïla Ben Ali, épouse de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali. Le père de Imed Trabelsi, Mohamed Naceur, est décédé hier, et l'administration pénitentiaire a refusé qu'il assiste à son enterrement. Ceci a provoqué l'ire de plusieurs internautes qui trouvent, dans ce comportement, une basse revanche du régime actuel.
L'ancien ministre et dirigeant nahdhaoui Lotfi Zitoun a écrit : « L'homme arrête les hostilités quand il vainc son adversaire. Les anciens prisonniers à qui Ben Ali a permis d'assister aux funérailles de leurs parents auraient pu défendre le droit de Imed Trabelsi à assister à celles de son père. »
Le blogueur Mehrez Belhassen a écrit : « Qu'est-ce qui nous dérange, en tant que peuple, à ce que Imed Trabelsi assiste aux funérailles de son père ? Où est l'humanisme de ce régime qui prétend être le fruit de la révolution de la dignité et de la liberté ? Imed Trabelsi a volé, a consommé de la drogue et a fait plein de choses, mais il n'a pas tué et il n'a pas violé ? Pourquoi il est condamné à 130 ans de prison ? Mohamed Ghariani (ancien SG du RCD) est conseiller chez Ghannouchi, Abir Moussi est première dans les sondages et il n'y a plus que cette personne qui est mauvaise qui sert de bouc émissaire aux erreurs de tout un régime ? Laissez l'homme enterrer son père, vous êtes méprisables, petits et sans valeurs ! ».
L'homme de médias Mohamed Salah Mjaied a écrit pour sa part : « Qu'a gagné la démocratie quand Djilani Daboussi est mort en prison et que Imed Trabelsi a été empêché d'assister aux funérailles de son père ? Est-ce que le nouveau régime démocratique a peur d'un enterrement ? Les arabes ont cette particularité de maîtriser la démocratie de la revanche et de la vengeance ! ».
Imed Trabelsi, 47 ans, est en prison depuis le 14 janvier 2011. Il a été condamné dans plusieurs affaires à des dizaines d'années de prison. Il est quasiment une des rares figures de la famille de Ben Ali et de l'ancien régime à rester en prison. Avant la révolution, il était connu pour son banditisme et ses passe-droits. Il a demandé pardon dans le cadre de la justice transitionnelle, mais il est resté quand même en prison pour des délits de droit commun essentiellement avec des histoires d'argent et de drogue On ne lui reproche aucun crime de vol, de viol ou de torture.