Le politicien Ahmed Néjib Chebbi a été l'invité de Hamza Belloumi dans la Matinale de jeudi 24 juin 2021 sur Shems FM. Il est revenu sur plusieurs sujets d'actualité notamment la gestion de la situation sanitaire et la crise politique. Déplorant la dégradation de la situation, il a avancé que l'hécatombe provoqué par le virus SARS-Cov-2 dans plusieurs gouvernorats n'étaient qu'une manifestation de l'échec des politiques publiques.
Il a soutenu, dans ce sens, que la crise politique et l'instabilité gouvernementale étaient certes en partie responsable de la gestion chaotique de la crise sanitaire mais ne pourraient justifier cet échec.
Selon Ahmed Néjib Chebbi, sans une organisation de la cuisine politique interne il serait difficile de faire face à la recrudescence de l'épidémie.
Plusieurs gouvernorats de la Tunisie sont au plus haut niveau d'alerte en raison de l'augmentation alarmante du taux d'incidence de l'épidémie. Les préoccupations vont crescendo depuis la détection de cas porteurs du variant indien et brésilien alors que les établissements hospitaliers affichent un taux d'occupation de plus de 100%.
Interpellé sur l'origine de la crise politique et si éventuellement le président de la République représentait un obstacle, Ahmed Néjib Chebbi a estimé que le problème n'était pas en la personne du président de la République.
« Le président de la République a sa propre approche et une gestion qui dépasse ses prérogatives certes et bloque les institutions, notamment le Parlement et le gouvernement, mais cela découle de la division des pouvoirs entre deux têtes depuis 2011 », a-t-il expliqué en référence au régime politique hybride actuel.
Notant que la Tunisie ne pourrait avancer sans la résolution de cette problématique autour du système politique en place, il a évoqué les avantages et les inconvénients des régimes politiques parlementaire et présidentiel.
D'après Ahmed Néjib Chebbi, la révision ou le changement du régime actuel ne pourrait être la solution au problème qui réside, à son sens, dans la classe politique divisée et incapable de convaincre les Tunisiens.
« Il faut impliquer le peuple dans un dialogue autour du régime politique puis lui passer la main pour décider du régime qu'il souhaite dans le cadre d'un référendum. Or, cela n'existe pas dans la Constitution de 2014. Le droit au référendum est confisqué », a-t-il avancé.
Le politicien a ajouté que la solution serait dans l'engagement d'une discussion politique autour du régime pour ensuite laisser le peuple faire son choix et passer à des élections législatives et présidentielle.
« Si l'on arrive à fédérer l'élite politique autour de ces idées et soustraire au Parlement le droit au référendum, nous arriverons à avancer », a-t-il indiqué.
Il a, par ailleurs, estimé que la démarche de la Centrale syndicale qui avait mis l'initiative du dialogue entre les mains du président de la République était une erreur de par la position du chef de l'Etat en tant que partie au conflit.