Un jeune Tunisien a publié, dans la soirée du 24 août 2021, un long texte sur sa page Facebook dans lequel il fait part de la violence policière qu'il a subi par des agents de police à Korbous et Soliman. C'était samedi dernier, à Korbous, le jeune, au nom de Belhassen Azaïez, est sorti vers 23 heures pour s'acheter des cigarettes quand il a été braqué. A l'aide d'un couteau, des truands l'ont dépossédé de ses biens sans toutefois l'agresser physiquement. Après l'incident, des passants l'ont secouru et appelé la police qui s'est dépêchée sur les lieux. Un enfant témoin de l'incident a déclaré reconnaitre les truands. Un agent de police prit l'enfant dans sa voiture et l'éloigna de la scène pour revenir plus tard sans l'enfant en déclarant, tout sourire, à M. Azaïez : « Estime-toi heureux qu'ils ne t'ont pas balafré et que la perte est uniquement matérielle ». Sûr de son bon droit, la victime insista auprès du policier pour qu'il attrape les malfaiteurs. Après un échange vif, le policier aurait donné des coups de poing violents, causant une fracture et une blessure à l'œil, d'après Belhassen Azaïez qui a accompagné son texte par une photo prise juste après l'incident. Vu la tournure des événements, il décide d'aller à un poste de police de la ville voisine de Soliman pour porter plainte. Là, les policiers lui réservent un bon accueil au départ, mais quand ils apprennent que les blessures ont été causées par l'un de leurs collègues, le discours a changé tout de suite. Dans un premier temps, ils ont refusé de le secourir, malgré le saignement, tout en l'empêchant de quitter les lieux. Le bonhomme est resté là menotté au poste jusqu'à l'évanouissement et l'intervention de la Protection civile. Emmené plus tard au dispensaire, Belhassen Azaïez a essayé de rester seul avec le médecin pour lui raconter sa mésaventure. Ce dernier aurait cependant refusé et l'a renvoyé de suite. Il fut emmené ensuite au centre de rétention de Nabeul où il a passé le reste de la nuit. Ce n'est que devant le substitut du procureur, près du Tribunal de Nabeul, qu'il a pu recouvrir sa liberté après lui avoir raconté ce qui s'est passé.