A défaut de débat public pour discuter de nos lois de Finances, nous nous retrouvons obligés de réagir a posteriori pour les analyser après leur publication dans le journal officiel. Ainsi le cas de la Loi de finances complémentaire 2021 publiée hier, sans aucun débat public, ni à l'assemblée bien entendu puisque celle-ci est gelée. Dans ce qui a été publié hier, le dirigeant d'Afek Walid Sfar relève deux incongruités, preuves flagrantes d'emplois fictifs. A partir du tableau du nombre de fonctionnaires du secteur public, il relève qu'il y a 23 fonctionnaires appartenant à la Cour constitutionnelle. Or cette cour n'existe pas. Qui sont ces 23 salariés payés par le contribuable et appartenant à un organisme fantôme, s'interroge-t-il.
Pire, la dernière ligne du tableau relève qu'il y a 16831 fonctionnaires sans affectation aucune. En clair, ces gens sont en train de percevoir un salaire sans contrepartie. Par un simple calcul basique, si l'on établit que chaque fonctionnaire touche deux mille dinars en brut par mois, l'Etat dépense plus de quatre cents millions de dinars par an à ces employés réels qui ne travaillent nulle part. A ceux là, on peut ajouter des dizaines de milliers d'autres emplois fictifs exerçant dans les sociétés écologiques, à la Compagnie des phosphates de Gafsa, de chercheurs qui ne publient rien, d'enseignants non affectés ou encore de fonctionnaires mis au frigo dans différentes administrations. Kaïs Saïed qui crie sur tous les toits qu'il veut lutter contre la corruption et parle d'austérité devrait commencer par sa propre fonction publique, véritable boulet de l'économie tunisienne et de l'essor de la République.