L'assemblée tunisienne est gelée depuis le 25 juillet 2021, suite au coup d'Etat du président Kaïs Saïed. Ce gel a eu plusieurs conséquences dont certaines peuvent être qualifiées de dramatiques. Ainsi le cas de ce qui est arrivée à l'épouse de Imed Khemiri, élu du parti islamiste Ennahdha. Elle est décédée ce matin. Elle était malade et son époux a été privé de couverture sociale. Le 3 novembre, comme Business News l'a rapporté, l'élu a envoyé un véritable signal d'alarme indiquant que son épouse est menacée après le blocage de sa prise en charge. Son SOS est resté lettre morte et il vit, aujourd'hui, un véritable drame. Avant ce cas, plusieurs députés ont eu des cas similaires dont l'une un cas de cancer. Combien de décès doit-on enregistrer pour que Kaïs Saïed décide de redonner leurs droits aux élus ?
Le président de la République a décidé tout seul de bloquer les salaires des 217 députés au mois de septembre, ce qui a eu pour effet la suspension de leur couverture sociale. Si certains ont pu quitter le pays et d'autres, exerçant dans le privé, ont pu rejoindre leur emploi initial, il n'en est pas de même pour une bonne partie des députés qui exerçaient dans la fonction publique. Ces derniers se trouvent, jusqu'à maintenant, sans aucun revenu, sans couverture sociale et dans l'impossibilité de rejoindre leurs fonctions initiales puisque, techniquement, ils sont toujours affectés à l'Assemblée. Moins grave, et tout aussi important, un haut cadre de l'administration de l'assemblée rapporte que les prestataires externes de l'assemblée ne sont toujours pas payés, puisque le bâtiment est fermé. Il s'agit là de quelques dizaines de fournisseurs, patrons de PME qui ont fourni des services à l'assemblée, présenté leurs factures, payé à l'Etat la TVA qui va avec et attendent encore d'être payés. Outre ces problèmes administratifs d'ordre financier, on nous signale que certaines zones des bâtiments de l'assemblée exigent des travaux de réfection et d'entretien immédiats. Il y aurait carrément une fuite d'eau. Idem pour le musée du Bardo mitoyens. Enfin, les jardins de l'assemblée et du musée exigent, comme tous les jardins, un entretien régulier et tout est laissé à l'abandon depuis le 25 juillet.