Le chef de l'Etat Kaïs Saïed a présidé, ce jeudi 2 décembre 2021, le conseil des ministres pour revenir sur plusieurs questions dans son discours, notamment le projet de décret concernant la réconciliation pénale, les entreprises citoyennes, le référendum et le régime politique. Kaïs Saïed a annoncé que la date des prochaines étapes sera bientôt annoncée. Il passera, de ce fait, très prochainement à la vitesse supérieure. Après avoir annoncé que 17-décembre serait officiellement un jour férié, pour fêter la révolution au lieu du 14-janvier, le président de la République a affirmé qu'il était plus que temps pour adopter le projet de la réconciliation pénale. Il a poursuivi en s'attaquant à la question des entreprises citoyennes, précisant qu'il était possible de créer ce type d'entreprises. "L'idée de ces entreprises est similaire au projet de Jemna. Aujourd'hui, le projet de Jemna est une association puisqu'il n'y avait pas de autre cadre juridique, mais notre projet est de constituer un cadre juridique adéquat permettant aux jeunes de créer la richesse et de renforcer leur lien avec l'Etat tout en créant une relation de confiance. Ce projet vaut plus que les illusions qu'on leur ait vendues jusqu'à présent. Comment pourrait-on recruter des milliers dans la fonction publique et avec quel argent?". Par ailleurs, Kaïs Saïed a affirmé que le principal rôle de l'Etat étant d'assurer l'inclusion avec les citoyens. "On nous parle de décentralisation; or avec le système électoral actuel, l'élu doit son existence au parti qui l'avait proposé et non aux citoyens qui l'avaient élu. Il n'est plus responsable face à ces électeurs", indique le chef de l Etat, soulignant que le vote pour les personnes traduit la volonté réelle du peuple. "Un seul mot à retenir, il n'est plus question de revenir en arrière ! ".
Le président de la République a enchaîné en rappelant qu'il n'y a eu aucune atteinte aux libertés malgré les multiples diffamations, notamment sur les réseaux sociaux. Il s'est, également, penché sur le dossier de l'assainissement de la justice, assurant qu'il n'est plus possible de continuer de la sorte. "Certes, il y a des juges intègres, mais il y a, malheureusement, ceux qui ne sont pas à la hauteur". Il ajoute : " Ils disent que je n'ai pas à toucher à la justice et que la magistrature procéderait à sa propre réforme, les choses ne peuvent se faire ainsi. Il y a un Etat et des institutions, et la réforme de la magistrature leur revient, loin des équilibres politiques qu'ils tentent de faire prévaloir".
Kaïs Saïed a réaffirmé qu'il y a certaines parties qui tentent de bloquer les rouages de l'Etat, citant en exemple la crise environnementale et sanitaire à Sfax. "Nous ne sommes pas prêts à céder l'Etat, la souveraineté du peuple et les volontés qu'il avait exprimées lors de la révolution. Bientôt, dans les prochains jours, les dates attendues par les Tunisiens seront annoncées. Nous avons commencé les préparatifs, et je tiens à remercier le ministre des TICs chargé de la plateforme dédiée au référendum. Malgré les réserves, cette forme de référendum est meilleure que la forme habituelle. Ceci nous permettra d'avoir une idée sur les tendances et les aspirations des Tunisiens. Les résultats seront soumis à la commission dédiée pour procéder aux réformes nécessaires".