L'ancien ministre des Affaires étrangères et dirigeant islamiste, Rafik Abdessalem, a réagi, dans la soirée de jeudi 28 avril 2022, au discours du président de la République, Kaïs Saïed, prononcé devant un parterre de familles de martyrs et de blessés des forces de l'ordre lors d'un dîner d'iftar organisé par Carthage mercredi. Le dirigeant nahdhaoui a fustigé le chef de l'Etat pour avoir repris les fameux « trois non » du leader égyptien, Jamel Abdennasser. « Abdennasser a prononcé les 'trois non' alors qu'il faisait face à un ennemi extérieur qui a colonisé les territoires égyptiens après la défaite écrasante de 1967. Toi cousin, tu n'es point Abdennasseur et nous ne sommes pas Israël, la force de l'occupation ! Nous sommes tous Tunisiens tel un peigne à dents, nous t'avons élu pour que tu puisses nous apporter la paix et la sérénité et non pour que tu nous menaces de guerres », a écrit Rafik Abdessalem, sur sa page Facebook.
Les trois non – « non à la paix avec Israël, non à la reconnaissance d'Israël, non à toute négociation avec Israël » – ont, rappelons-le, été prononcés pour la première fois par Jamel Abdennasser lors du sommet de Khartoum qui a réuni du 29 août au 1erseptembre 1967 à la suite de la guerre des Six Jours, les Etats arabes en guerre contre l'Etat sioniste.
Rafik Abdessalem a avancé que le président de la République était victime de ses pulsions hostiles et belliqueuses. « Tous ses efforts se focalisent sur (les moyens) de pousser le pays vers une guerre civile et impliquer les organes de l'Etat dans ses batailles perdues », a-t-il ajouté.
Dans son discours du mercredi, Kaïs Saïed a, de nouveau, épinglé ses adversaires et ses ennemis assurant que « le dialogue n'aura lieu qu'avec les personnes sincères et honnêtes ». « Nous ne reconnaitrons que les patriotes qui préfèrent l'Etat à leur propre personne, nous ne reconnaitrons pas ceux qui cherchent à vendre la patrie. Aucune réconciliation avec ceux-là ! Il n'y aura ni de réconciliation, ni de dialogue ! »