« Bien sûr qu'il y a un bout au tunnel. Je l'ai toujours dit, je suis un optimiste paradoxal, quelqu'un qui sait que demain sera mieux mais ne sait pas comment. Je suis aussi un optimiste de combat », a affirmé, jeudi 16 juin 2022, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie Marouane Abassi, en réponse à une interrogation d'un membre de la Chambre tuniso-française de commerce et d'industrie. Intervenant lors de l'assemblée générale de la chambre, il a affirmé : « Nous sommes convaincus qu'il y'aura un accord avec le Fonds monétaire international (FMI), le plus rapidement possible. Nous pourrons avoir un financement pour finir l'année correctement. (…) Moi, je suis convaincu, parce que nous n'avons pas le choix ». Et d'expliquer que certains investisseurs lui demandent s'il existe un plan B. « Un plan B, cela veut dire quoi? Mettre la clé sous la porte ? Il n'y a pas de plan B, car le plan B est un plan de crise ! », a-t-il soutenu.
S'adressant à tous les amis et partenaires de la Tunisie, M. Abassi les a invités à regarder la balance des risques. « La Tunisie est un pays véritablement pionnier en tout et nous sommes en train de combattre nos démons, ce n'est pas le cas des autres pays. Nous sommes sortis de toutes les listes grises. La Tunisie est un pays transparent. Les investisseurs doivent investir en Tunisie, et pas ailleurs, parce que nous allons sortir du tunnel ! Je crois qu'il y a une possibilité de sortie de crise et je crois que nos amis et partenaires vont nous aider à sortir de cette crise et qu'ils font attention et dissocient l'économique du politique. Il ne faut pas qu'ils confondent les choses. L'économique détermine le politique en dernière instance, je suis fondamentalement convaincu de cela », a-t-il assuré.
Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie a aussi profité de l'occasion pour rappeler que la crise en Ukraine a coûté à la Tunisie cinq milliards de dinars supplémentaires. « Nous sommes en difficulté mais nous sommes extrêmement résilients. (…) Les conditions ne sont pas des conditions endogènes à la Tunisie mais exogènes et j'espère que nos partenaires le comprennent », en notant que le partenaire français le comprend et est en train de les aider dans les négociations avec le FMI.