L'ancien ministre des Affaires étrangères et ancien secrétaire général adjoint des Nations-Unies, Mongi Hamdi, a considéré que sa nomination au poste d'envoyé spécial de l'Onu en Libye sera bénéfique pour la Tunisie. Il a rappelé le succès de sa mission au Mali en tant qu'envoyé spécial de l'Onu. « Il s'agit de la seule mission onusienne ayant accompli sa mission... La Tunisie a contribué à la conclusion d'un accord de paix », a-t-il ajouté. Invité le 17 juin 2022 par Myriam Belkadhi sur les ondes de la radio Shems FM, Mongi Hamdi a indiqué qu'il avait présenté sa candidature au poste de représentant spécial de l'Onu en Libye. Il a expliqué qu'il se disputait cette nomination avec un candidat allemand. Il a, aussi, expliqué que ce dernier pourrait faire l'objet d'un veto russe et que de son côté, il bénéficiait du soutien officiel de l'Union Africaine. La décision devrait se faire d'ici dix jours. Il a expliqué que d'habitude le pays d'un candidat devait réaliser une campagne de lobbying auprès des Etats membres de l'Onu. Il a considéré qu'il lui manquait ce soutien-là.
« Il s'agit, actuellement, du poste le plus important au sein des Nations-Unies... La conclusion d'un accord en Libye aura un impact bénéfique sur l'ensemble de la région... En 2014, j'avais lancé une initiative baptisée "initiative des pays voisins". Nous avons tenu plusieurs réunions et nous sommes parvenus à nommer un représentant spécial en Libye... Par la suite, la Libye est devenue victime de la manipulation géostratégique et d'ingérences étrangères... Malheureusement, j'ai été nommé envoyé spécial des Nations-Unies au Mali et donc je n'ai pas pu achever cette initiative », a-t-il déclaré.
L'ancien ministre a insisté sur l'impact de la dégradation de la situation en Libye sur la Tunisie et son économie. Il a, également, évoqué les relations entre la Tunisie et l'Algérie. Il a considéré que la fermeture des frontières résultait de la situation sécuritaire en Algérie et que cette dernière cherchait à protéger la Tunisie. Mongi Hamdi a expliqué que la crise en Libye résultait des dispositions floues au sujet des candidatures aux élections présidentielles. Il a estimé que la priorité était le désarmement des milices et l'expulsion des mercenaires. Selon lui, ils sont derrière l'instabilité politique et le blocage du processus de paix. Il a considéré que le désarmement des milices pouvait avoir lieu dans le cadre de leur intégration à l'armée libyenne comme au Mali. L'ancien ministre des Affaires étrangères a estimé que la Tunisie devait collaborer avec l'ensemble des acteurs politiques en Libye et qu'elle devait garder la même distance par rapport à eux. Le rôle de la Tunisie doit principalement être celui d'un médiateur.