Ahmed Chaftar, membre de la campagne explicative du président de la République, Kaïs Saïed, lors de l'élection présidentielle de 2019, a été le premier invité de la nouvelle émission, « 90/7 », d'Elyes Gharbi sur la chaîne Attessia, pour répondre à des questions qui lui sont adressées par des citoyens. Dans un premier temps, l'animateur de l'émission, Elyes Gharbi est revenu sur la polémique ayant accompagné le lancement de l'émission, en rapport avec la collecte des données personnelles des citoyens voulant participer à l'émission, lors du remplissage du formulaire dédié à cet effet. Elyes Gharbi a affirmé que ces données sont nécessaires pour garantir la crédibilité des intervenants et pouvoir les classer par catégories, régions, tranches d'âge…. Il a ajouté que l'équipe de l'émission a consulté l'Instance nationale de protection des données personnelles pour avoir son avis sur la question. Dans ce contexte, il assure que l'émission s'engage à ne pas divulguer les données des citoyens et s'engage, également, à supprimer la base de données à la fin de la saison.
Revenant au principe de l'émission, Elyes Gharbi a ouvert le bal des questions en interrogeant son invité, « Qui est Ahmed Chaftar ? ». Ce dernier a répondu que son identité et son passé n'étaient pas importants, estimant que le plus important était le programme qu'il présente aux citoyens. « Je préfère me présenter en tant qu'originaire de Zarzis. Mon intérêt pour la politique n'a pas démarré avec Kaïs Saïed, mais depuis les années 80, quand j'étais encore à la faculté ». Interrogé par un citoyen à propos du contenu de la loi électorale, Ahmed Chaftar a répondu que la démocratie libérale représentative issue du scrutin proportionnel était une démocratie de façade contrairement au projet du président de la République qui représente une alternative démocratique locale. Dans ce contexte, il a ajouté que le scrutin uninominal est inédit en Tunisie. D'autre part, il a considéré que la loi électorale n'exclut personne, expliquant que les partis ont été interdits de faire campagne pour éviter l'argent sale et l'intervention des lobbies. Il a précisé qu'à travers le nouveau mode de scrutin, « les petits partis » auraient leur chance d'être représentés au sein de la chambre parlementaire, estimant que plus de quatre millions de Tunisiens participeraient aux prochaines législatives. Quant au phénomène de l'impunité sévissant en Tunisie, Ahmed Chaftar a assuré que plusieurs fonctions existent au sein de l'Etat, faisant ainsi apparaitre que le président de la République n'est pas responsable de la reddition des comptes, mais que cela fait partie des prérogatives de « la fonction judiciaire ».