Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a souligné, dans son intervention ce samedi 13 janvier 2018, devant les signataires de l'accord de Carthage que les récentes tensions qui ont secoué le pays sont inacceptables et qu'il ne faut pas non plus « exagérer les faits ». « Les médias étrangers ont exagéré ce qui se passe contrairement aux médias nationaux qui ont été plus factuels et qui ont relayé les choses telles qu'elles sont. Certaines tendances politiques se réfugient auprès des médias étrangers pensant que cela nous impacterait» a souligné le chef de l'Etat, estimant que « la presse étrangère a souillé l'image de la Tunisie car elle a été motivée par des personnes, en Tunisie même, pour le faire ».
Dans une compilation des interventions du président de la République, publiée par la présidence, Béji Caïd Essebsi a estimé que si les partis politiques ont une mission et un rôle clair, ils manquent de moyens pour instiguer des insurrections dans le pays et que cela, même si certains partis ont tenu des discours incitatifs, est le fruit d'un autre « contexte » qu'il faudra déterminer.
Le chef de l'Etat a tenu à rappeler aux présents que l'accord de Carthage n'est pas le gouvernement et que l'union nationale implique d'être d'accord sur l'essentiel, « même s'il peut y avoir des différends sur l'important ». Il a évoqué les lenteurs relevées dans la réalisation des objectifs du gouvernement, notamment en ce qui concerne la mise en place des institutions constitutionnelles et les réformes qui tardent à être effectives.
« Le chômage crée les tensions sociales et politiques. L'environnement politique n'est pas sain dans notre pays et cela décourage les investisseurs. Nous avons tenu à gouverner autour d'un consensus, nous sommes bien au courant de qui a gagné les élections mais nous avons estimé que la Tunisie appartient à tous et que chacun doit participer. Nous sommes face à de grandes difficultés mais nous pouvons les surmonter grâce à notre consensus, ceux qui veulent parler qu'ils parlent, et ceux qui se désolidarisent de nous sont libres mais qu'ils nous laissent travailler » a affirmé Béji Caïd Essebsi.