Il fut un temps pas très lointain où les magistrats faisaient du respect de la déontologie de leur profession une ligne rouge à ne point dépasser. On ne les voyait jamais dans les bars, on ne les voyait pas fréquenter les politiques et les hommes d'affaires et certainement pas les avocats. Depuis la révolution, ces principes basiques appliqués un peu partout dans le monde par les magistrats, sont oubliés par un nombre de leurs confrères tunisiens. Un magistrat qui construit illégalement et un autre qui fait de la politique et injurie publiquement un ministre, c'est quelque chose qui est devenu banal ! Ainsi le cas de Omar Sifaoui, magistrat du Contentieux de l'Etat, muté dernièrement par son ministre Mabrouk Kourchid. Depuis cette mutation, le ministre ne cesse d'être le sujet de campagnes de dénigrement sur les réseaux sociaux par les membres du parti Harak auquel appartient le magistrat. En dépit de l'article 33 du code de la déontologie des magistrats qui leur interdit d'être membres dans un parti politique, M. Sifaoui affiche publiquement son appartenance au mouvement de Moncef Marzouki. Pire, il injurie publiquement son ministre Mabrouk Kourchid parce que ce dernier a fait son travail de ministre et a appliqué la loi. Dans un post public publié lundi 8 octobre 2018, et fort partagé par des députés et dirigeants du Harak, Omar Sifaoui s'est élevé contre la décision du ministre de lui retenir 50% de son salaire. En réaction, il a menacé le ministre et son groupe d'être poursuivis pour chaque millime et chaque centimètre carré où il y a suspicion de détournement de fonds publics, mauvaise gestion ou détournement pour profit personnel. « Retiens ce que tu veux, les œuvres des fourbes sont destinées à la poubelle de l'Histoire », a conclu le magistrat dans son post. Pourtant, force est de constater que le ministre a bien préservé l'argent public avec cette retenue sur salaire d'un magistrat qui viole la loi et la déontologie ouvertement !