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Le devenir d'Afrique Travaux menacé, l'Etat en cause !
Publié dans Business News le 05 - 04 - 2019

Si des décisions urgentes ne sont pas prises très rapidement, c'est la pérennité même de l'entreprise qui sera en péril. Afrique Travaux, 55 ans de métier, avec son millier d'employés, se trouve aujourd'hui dans une situation financière délicate, non pas à cause d'une mauvaise gestion ou d'un ralentissement de son activité, loin de là ! La société a bel et bien des ressources : des créances auprès de l'Etat de près de 49 millions de dinars pour des projets et chantiers finis, inaugurés et entrés en activité pour une grande partie d'entre eux, et qui à ce jour n'ont pas été payés.

C'est l'histoire de la grande majorité des sociétés qui travaillent avec le secteur public (entreprises, ministères ou administrations). Celles dont le client est essentiellement l'Etat, où en grande partie. Elles se trouvent aujourd'hui dans une mauvaise posture avec une situation financière très compliquée. En cause, l'Etat qui ne s'est pas acquitté de ses dus. Certaines n'arrivent plus à faire face à leurs engagements, n'étant pas payés depuis plusieurs mois.

Parmi elles Afrique Travaux, l'Etat lui doit 48,72 millions de dinars pour une production échue. La société est spécialisée dans les travaux publics (routes, ponts, etc.) et l'Etat (ministère de l'Equipement et Tunisie Autoroute) représente 95% de son chiffre d'affaires.
La société qui a 55 ans d'existence n'a pas pu payer les salaires pour la première fois de son histoire. Elle n'arrive plus aussi à faire face à ses autres engagements, que ce soit le règlement de ses fournisseurs ou le remboursement des crédits.
La situation de la société est alarmante. Malgré le fait que plusieurs projets ont été carrément livrés et inaugurés, la société n'a pas été payée, alors que normalement des décomptes mensuels doivent lui être versés. Selon la loi, la société doit être payée dans un délai maximal de 45 jours. Or, certaines factures datent de 2017.

Depuis quelques mois, la situation de la société s'est dangereusement compliquée, lorsque l'Etat a cessé de respecter ses engagements. Malgré tous les efforts déployés et les multiples contacts avec les différentes parties prenantes, aucun avancement n'a été constaté. Pour faire face à ses divers engagements la société a dû recourir à l'emprunt bancaire. Aujourd'hui, elle doit 2 millions de dinars d'intérêts bancaires sans compter le principal. Pire, même les banques ne veulent plus aujourd'hui lui accorder de crédits. Pour elles, la société a atteint ses limites. Il faut dire qu'avec l'asséchement des liquidités pompées par l'Etat via les bons de trésors et divers prêts, la hausse du taux directeur et le durcissement des normes et ratios bancaires, la société ne trouve plus de soutien. Les banquiers comprennent bien la situation mais ont les mains liées, lui explique-t-on gentiment. Autre fait inquiétant, on pense qu'avec les élections qui se préparent, la société ne sera pas payée de sitôt. Le gouvernement aura d'autres préoccupations et d'autres chats à fouetter.


Afrique Travaux, n'ayant plus le choix, est partie en croisade : ses caisses sont vides et doivent être renflouées au plus vite et ça devient une question de survie.
La société a ainsi adressé plusieurs courriers et demandes aux autorités de tutelle : six correspondances à la présidence du gouvernement (dernière en date en fac-similé) et une multitude au ministre de l'Equipement (dernière en date en fac-similé) et au PDG de Tunisie autoroutes. La société est tellement aux abois qu'elle a accepté un arrangement avec Tunisie Autoroutes concernant des préjudices subis lors de la réalisation de l'autoroute Medenine-Ras Jedir : la société a accepté 10,95 millions de dinars bien que ce montant soit bien en deçà de ce qu'elle réclame. Le plus important c'est de récupérer une partie de ses dus pour qu'elle puisse faire face à ses engagements et éloigner le spectre de la cessation de payement.
A maintes reprises, on a reçu les gérants de la société et on leur a promis monts et merveilles. Des promesses en l'air jamais respectées ! Dernière en date celle du ministère de l'Equipement, qui est intervenu auprès des dirigeants pour reporter un rassemblement de protestation prévu lundi 1er avril 2019 devant le ministère, en soutenant qu'un versement sera fait rapidement, une facture étant soumise au Contrôle des dépenses. La société a accepté le report, quelques jours après, elle s'aperçoit qu'aucun dossier n'a été soumis au département !



Selon les bruits de couloirs, le gouvernement refuserait de verser les dus des entreprises de bâtiment et travaux publics ou plutôt fait la sourde oreille pour ne pas affecter les équilibres financiers et en particulier le déficit budgétaire qu'il faudrait baisser à 3,9% en 2019. Le plus honteux dans l'histoire c'est que concrètement le plus gros du montant ne sortira pas des caisses de l'Etat.

Avant la révolution, les projets d'infrastructures étaient financés à 50% par l'Etat et 50% par les bailleurs de fonds (Banque européenne d'investissement, Banque européenne pour la reconstruction et le développement, etc.). Aujourd'hui, les bailleurs de fonds y participent à hauteur de 80%.
De son côté, le ministère des Finances affirme qu'il a débloqué les fonds au ministère de l'Equipement, ce dernier explique qu'il attend l'aval du Contrôle des dépenses, qui à leur tour disent n'avoir rien reçu. Alors que pour les marchés publics la loi prévoit d'appliquer une TVA de 18% pour l'année qui suit la révision, dans ce cas concret pour 2018, les autorités de tutelle ont demandé aux entreprises de remplacer leurs factures en appliquant une TVA de 19%. Les factures avec les intérêts moratoires –NDLR intérêts de retard de payement– sont systématiquement ignorées et la société a dû les rééditer sans les comptabiliser.
En septembre 2015, à Ben Guerdène, les équipements de l'entreprise ont été attaqués et détériorés. Dans ce genre de situation, c'est normalement l'Etat qui devrait payer les 2,5 millions de dégâts enregistrés sauf qu'il s'est défilé et estimé que ce sont des actes de vandalisme. Il en est de même pour l'assurance qui estime que c'est un cas de force majeure. Une affaire est en cours actuellement en justice pour déterminer qui devra l'indemniser. Au final, c'est elle qui est prise en otage !


Dans ses déboires, le seul et unique soutien que la société a trouvé est venu de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) en la personne de son secrétaire général Noureddine Taboubi. La centrale patronale est en train de faire pression pour faire bouger le dossier. Elle a publié un communiqué de soutien et appelé à un rassemblement de protestation. Un deuxième mouvement sera organisé très bientôt.

Mieux, la société n'est plus capable aujourd'hui de payer les cotisations sociales et les impôts, or les entreprises qui travaillent avec l'Etat et participent aux appels d'offres, doivent être irréprochables sur ces deux points. Ainsi, sous peu, on va lui refuser ses factures sous prétexte que sa situation n'est pas claire ! C'est un cercle vicieux qui se profile devant la société et risque de la pousser au dépôt de bilan.

Des solutions urgentes doivent être mises en place pour le bien d'Afrique Travaux, active depuis 1965, et des 1000 familles qui dépendent d'elle. Mais au-delà de la société, c'est tout un secteur qui souffre et plein d'entreprises se trouvent aujourd'hui dans une mauvaise posture, l'Etat étant leur client ou l'un de leurs clients.


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