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Elections sous benzodiazépines
Publié dans Business News le 30 - 08 - 2019

Les benzodiazépines sont des médicaments de la famille des psychotropes. On les appelle plus communément les anxiolytiques et les Tunisiens sont de plus en plus nombreux à en consommer si l'on se réfère aux demandes croissantes de ces produits auprès des pharmacies. Ce ne sont pas les élections qui arrivent qui vont calmer cette tendance, voire même l'inverse…

Au sondage Emrhod publié au mois de juin, 24,6% des personnes interrogées ont avoué n'avoir encore aucune idée sur le candidat qu'ils choisiront à la présidentielle ou ont refusé de se prononcer dessus. 8,1% des sondés ont rejeté toutes les candidatures confondues.
Les idées sont encore plus floues pour les législatives, là encore 42,8% des sondés ont confié qu'ils ne savent pas encore pour qui voter ou ont refusé de répondre et 38,8% ont admis qu'ils ne comptent voter pour aucun des partis proposés.

Les élections de 2019 sont effectivement au cœur de tous les débats, mais les avis sont paradoxalement de moins en moins tranchés. C'est que l'euphorie de 2014 et la liesse populaire qui a accompagné la campagne, puis l'élection de Béji Caïd Essebsi, a vite fait de tomber mettant les citoyens devant une dure réalité, celle des promesses électorales non tenues.
Oui, le Tunisien s'exerce encore aux bases de la démocratie et a découvert à ses dépens, que tous les discours ne sont pas à prendre à la lettre et que les politiciens mentent pour être élus. Basique. Le problème c'est, qu'échaudés, les citoyens commencent à développer des signes de paranoïa, refusant net leur confiance déjà bafouée à des candidats qui peinent à les convaincre.

Le paysage politique n'aide pas. Il offre au contraire du fil à retordre à ceux qui tentent encore de s'accrocher. Les familles politiques se dispersent, les clans se déchirent, les discours se vident et on perd en substance jusqu'à devenir complètement dénaturé.
On parle des progressistes, des centristes, des conservateurs, des islamistes, des destouriens, des gauchistes, mais rares sont ceux qui arrivent encore à s'identifier à l'idéologie, aux principes et valeurs de partis qui semblent ne plus vraiment en avoir. Résultat, le Tunisien ne sait plus et se méfie.
Il écoute parler d'un bilan et doit comprendre les chiffres sur la macro économie alors qu'il n'a plus de quoi se nourrir correctement. Il doit se réjouir du fait que l'Etat est sauvé de la faillite alors qu'il est endetté de partout et ne parvient plus à subvenir à ses besoins les plus élémentaires. Il doit donner sa voix alors que dans tout le brouhaha politique elle est inaudible et il doit croire sur parole des promesses qu'il sait désormais difficiles à tenir.

La profusion des profils qui se sont présentés à ces élections en dit long sur l'éparpillement qui en découlera lors des votes. Encore une fois le Tunisien est face à un choix, et cette fois-ci il n'est pas évident. Les gens sont nombreux à se détourner déjà d'un acquis fondamental, se détachant de la chose publique car ils sont désenchantés, 8 ans seulement après la révolution.
Au niveau des médias aussi, cette fébrilité se fait sentir. On a tendance a très vite aller en besogne, accusant à tout va les journalistes d'être à la solde de X ou Y. Or, les journalistes sont aussi des citoyens, avisés et très informés, ils ont aussi du mal à se prononcer et à affirmer des choix convaincus et convaincants.

Emotif, le Tunisien est en pleine crise de désamour de la politique et de ses représentants. Un peu pragmatique, il a du mal à être convaincu. Faut dire aussi que le candidat idéal n'existe pas et qu'il faudra faire des concessions pour cocher une case. Le passage des candidats sur les radios ou les plateaux télé et les commentaires qui en découlent en disent long sur l'état d'esprit des électeurs. A chaque candidat son point noir.
« Pas assez affirmé, il est là depuis des années et il n'a rien fait alors qu'est-ce que ça va changer, il a des relations ambiguës avec telle ou telle partie, c'est un illuminé, il ne sait pas aligner deux mots, c'est un menteur, on ne sait pas d'où il vient…. », sont des commentaires qu'on retrouve souvent sur la toile concernant tel ou tel candidat. Il y'en a un qui ressort aussi souvent et qui impose une frustration aux électeurs : « j'adhère à cette personnalité et à sa vision, mais elle n'a aucune chance, mon vote sera perdu ».

L'exercice de la démocratie est difficile et ce n'est pas d'hier que date ce constat. Il l'est d'autant plus quand la déception a déjà été au rendez-vous et dans un contexte socio-économique des plus fragiles. Les politiciens ont tout intérêt à s'unir en ces temps où le spectre du désengagement plane sur le pays et pourtant ils ne le font pas. En adoptant cette attitude où règnent les clivages et les tensions, le tout agrémenté d'intox et d'attaques en tous genres, ils ne font qu'accabler encore plus les citoyens et décupler leur angoisse.

Les Tunisiens sont nombreux à éprouver une certaine anxiété à l'approche de ces élections. Les échéances approchent et les idées ne se clarifient pas. On a envie de s'impliquer, envie de ne rater cette deuxième date historique sous aucun prétexte. Mais alors comment y répondre sans se renier et sans renier ne serait-ce qu'une partie de ses convictions. Comment vaincre le doute et qui est le plus apte à redonner la confiance à la Tunisie. Voici les questions existentielles qui maintiennent aujourd'hui éveillés les électeurs et qui viennent s'ajouter aux autres soucis du quotidien.


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