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Débats présidentiels, la grande débandade !
Publié dans Business News le 10 - 09 - 2019

Les débats présidentiels du 7, 8 et 9 septembre ont réuni des millions de téléspectateurs devant le petit écran. Première historique dans une Tunisie fraîchement démocratique, l'évènement a enthousiasmé les électeurs et suscité, à juste titre, un grand élan de fierté nationale. L'exercice fut toutefois difficile pour les candidats et pour les téléspectateurs. Devant les questions des journalistes, les masques sont tombés et les faiblesses des uns et des autres ont crevé l'écran, puis le cœur des électeurs…

Premier débat et premières déceptions !

Le 7 septembre, jour du premier débat présidentiel s'affrontaient 8 candidats. Pour la première ont été tirés au sort Amor Mansour, Mohamed Abbou, Abir Moussi, Néji Jalloul, Mehdi Jomâa, Moncef Marzouki, Abid Briki et Abdelfattah Mourou. Si certains ont « émergé » du lot, d'autres au contraire ont alimenté les railleries sur les réseaux sociaux, devenant en quelques minutes la risée de la toile. Les deux candidats qui ont fait un flop magistral sont Amor Mansour et Néji Jalloul.

Amor Mansour a brillé par son manque de perspicacité et ses réponses évasives. Décrit par les internautes comme l'élève qui n'a révisé qu'une seule leçon, il répondait à côté, avait l'air dépassé accoudé à son pupitre comme lorsqu'on attend d'être servi à la cafétéria du coin. Il répondait aux questions avec des généralités, citant parfois des définitions comme on cite un cours appris par cœur, sans conviction, les pinceaux emmêlés et les propos à la limite de la cohérence…

Néji Jalloul a trop compté, pour sa part, sur sa tchatche légendaire, mais cette fois la magie n'a pas opéré. S'il a mis toute son énergie à l'ouvrage et l'enthousiasme qu'on lui connait, son manque d'épaisseur politique et les initiatives peu réalisables qu'il a servies, ont fait qu'on l'a décrit comme un candidat vide de substance, qui fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose…

Deuxième débat, les cancres !

Le 8 septembre, désormais préparés à rigoler un bon coup, les téléspectateurs assistaient au débat les doigts posés sur la gâchette numérique. Comme aux premiers temps de la révolution, les réseaux sociaux débordaient de commentaires et les internautes réactifs guettaient les faux pas. Ils ont été servis. Au second round des débats, s'affrontaient Mongi Rahoui, Elyes Fakhfakh, Hechmi Hamdi, Abdelkrim Zbidi, Hamadi Jebali, Lotfi Mraihi, Hatem Boulabiar, Mohsen Marzouk et Mohamed Sghaier Nouri. Si certains ont réussi l'exercice, d'autres se sont carrément fait huer par les internautes.

Lotfi Mraihi a choqué la toile en répondant à la question sur les libertés et secteurs vitaux. Le candidat a affirmé qu'il n'a pas d'initiatives pour la protection des droits de l'enfant, estimant qu'il y a eu plusieurs initiatives qui n'ont fait qu'affaiblir l'autorité parentale. Des propos qui lui ont valu de vives critiques, d'être traité de « reac », en plus de sa tendance protectionniste à l'extrême, qui lui a valu d'être décrit par les observateurs politiques comme faisant partie de la « fachosphère ». . Son air inquisiteur et sa posture agressive, notamment lorsque l'huissier de justice a voulu lui retirer sa « fausse copie » des mains, lui ont définitivement ôté des points…

Hatem Boulabiar cheveux hyper gominés et la dégaine du jeune entrepreneur dynamique qui a réussi, avait ces arguments pour séduire et pourtant… très vite les internautes ont décelé le candidat « potiche » dont la présence même dans le débat n'était qu'une « tentative désespérée » de continuer à exister en dehors d'Ennahdha, parti qu'il a quitté il y a très peu de temps. A voir comment répond le candidat aux questions, avec la désinvolture de celui qui joue sans enjeu, on s'est même demandé si lui-même savait ce qu'il faisait là… téléphone à la main, avant qu'on vienne le lui retirer comme à un candidat au bac, il est le seul candidat à avoir posté sur les réseaux sociaux une photo du plateau en plein débat… il fallait immortaliser ce bref moment de gloire parait-il …

Mohamed Sghaier Nouri l'inconnu du peloton aurait pu créer la surprise, mais non. Lui aussi n'a pas percé l'écran et n'a pas assez bien révisé ses leçons. Aux réponses brouillonnes, toutes, d'une manière ou d'une autre tournées vers la décentralisation, apparemment le sujet fétiche du candidat, ont succédé des promesses électorales aussi farfelues que tout le reste. Alors que les autres ont tenté de présenter quelques engagements, le candidat a annoncé qu'il est « le plus compétent » pour sortir le pays de la crise actuelle et qu'il est « le seul candidat » à avoir un programme et une équipe prête à le mettre en place… Heureusement pour lui que la vedette lui a été volée par ses autres camarades, la toile, non plus, ne lui a pas consacré toute son attention.

Troisième débat, le niais, la pétrifiée et le truand !
Le 9 septembre est enfin arrivé le dernier épisode de la désormais célèbre série des débats présidentiels. Très attendu car réunissant un casting qui promettait des vagues, le final des débats a tenu ses promesses. Des piques ont fusé et des micros ont dû être coupés, parfait pour clore en beauté ce festival des couacs en tous genres. Ont été gardés pour la fin les candidats Kais Saïed, Youssef Chahed, Safi Saïd, Hamma Hammami, Seif Eddine Makhlouf, Saïd Aïdi et Salma Elloumi. Dans ce mélange très hétéroclite, les plus « gentils » ont perdu des plumes et la racaille s'est confirmée.

Saïd Aïdi jugé trop « mou » a eu du mal à s'affirmer. Dans un ton monotone il répondait aux questions en cherchant longtemps ses mots et en trouvant que très peu. L'air accablé, il n'a fait preuve de fermeté que lorsqu'il a sommé les journalistes de l'appeler par son nom composé, comme il sera écrit sur les bulletins de vote, ou encore lorsqu'il a estimé qu'il avait été victime d'une injustice dans l'une des questions finales posées aux candidats. Une prestation qui lui a valu d'être décrit comme un « peureux » qui était plus sur la défensive que dans une posture digne d'un futur président.

Selma Elloumi a quant à elle livré sa plus mauvaise prestation selon les observateurs. La candidate prise par le trac se confondait en cafouillages et avait du mal à comprendre les questions au point que ses réponses étaient parfois aberrantes. Sur les réseaux sociaux, elle a tellement fait « pitié » qu'il s'en est fallu de peu avant qu'on lance une campagne pour la « consoler ». Après son passage au débat d'hier, Selma Elloumi a même perdu le soutien de nombreux féministes invétérés parmi ses électeurs…

Seif Eddine Makhlouf égal à lui-même n'a surpris personne. En ligne de mire l'Europe et plus particulièrement la France, il axé son discours sur la révision des relations diplomatiques tunisiennes. Sa principale bataille il la mène contre la France, appelant à revoir les partenariats, à supprimer les visas et à ce que la France présente des excuses officielles à la Tunisie. Des propos qu'il ne cesse de répéter et qui trouvent écho auprès d'une certaine frange de la société, à laquelle il s'est exclusivement adressé hier…


Les débats présidentiels ont certainement été un exercice périlleux pour les moins chevronnés de nos politiciens et les candidats les plus insolites. Il est clair que de toute cette expérience il ne faut tirer que le meilleur, à savoir que nous sommes aujourd'hui dans une démocratie qui nous permet de juger et de confronter plusieurs candidats à la présidence. Cette expérience fera aussi réfléchir les plus téméraires car l'exposition n'a clairement pas réussi à tout le monde. On y pensera désormais à deux fois, on se préparera bien comme il faut avant d'aller se couvrir de ridicule devant des millions de téléspectateurs…


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