La liste gouvernementale déposée le 1er janvier 2020 au président de la République et dévoilée publiquement le jeudi 2 subira très probablement quelques modifications. C'est ce que répètent plusieurs députés, notamment d'Ennahdha, dans les coulisses et c'est ce que laissent entendre les propos de Abdelkarim Harouni, aujourd'hui sur Mosaïque ou encore ceux de Samir Dilou, hier dans quelques médias.
On répète partout, mezza-voce, que le gouvernement proposé par Habib Jamli est celui de Rached Ghannouchi et non celui d'Ennahdha. Branle-bas de combat donc à Montplaisir. Pour gagner du temps et apaiser les esprits, Rached Ghannouchi a retardé autant que possible la plénière destinée à voter le gouvernement. D'où la décision du bureau de l'ARP de planifier pour le 10 janvier, au lieu du 7, cette plénière. En attendant, le conseil de la Choura se réunit en ce moment même pour décider de sa position officielle quant à la liste gouvernementale. D'après les informations obtenues par Business News, plusieurs Nahdhaouis sont mécontents de ne pas figurer dans le gouvernement et de ne pas voir certains de leurs leaders. Ils ont menacé de ne pas voter le gouvernement si jamais Rached Ghannouchi et Habib Jamli tentent un forcing. Légalement, rien n'interdit d'apporter des modifications à la composition gouvernementale proposée au président de la République.
D'ailleurs, Kaïs Saïed lui même n'est pas d'accord sur certains noms de la liste. Officiellement, et comme le confirme à Business News, un juriste ancien député, la liste ne devient officielle qu'au moment de son dépôt pour validation en plénière devant les députés. Autrement dit, la liste définitive qui sera présentée vendredi prochain. Tout ce qui a été fait jusque là avec ces rencontres et lettres entre Habib Jamli, Kaïs Saïed et Rached Ghannouchi, ne figure nulle part dans les textes législatifs tunisiens, ni même dans les ordres protocolaires.