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PDG de la Cnam, les véritables raisons d'un limogeage
Publié dans Business News le 11 - 02 - 2020

Les limogeages tout comme les nouvelles nominations sont devenus très courants, ces derniers jours, aux plus hauts postes de l'Etat. Certains créent la polémique, d'autres passent inaperçus. Le limogeage du PDG de la Cnam en est un parfait exemple. Bien qu'annoncé par tous les médias, les raisons d'une telle décision n'ont pas été communiquées. Retour sur les dessous de cette affaire.


Il y a quelques jours de cela, plus précisément le 7 février 2020, le limogeage du PDG de la Cnam, Béchir Yarmani a été annoncé à travers un bref communiqué rendu public par le ministère des Affaires sociales, sans la moindre explication des raisons d'une telle décision. Cette décision est pourtant d'une grande importance, dans la mesure où la Cnam occupe une place capitale dans le quotidien des citoyens. Outre toutes les problématiques s'y référant et les appels constants des experts en économie pour un plan de réforme urgent pour l'ensemble des caisses sociales en Tunisie.

En se penchant de près que la question, Béchir Yarmani s'avère être une personnalité très compétente. Haut diplômé en économie et fiscalité, il jouit d'une excellente réputation, et ce, dans les divers postes qu'il a occupés à la tête de plusieurs établissements publics. Il est reconnu pour son intégrité et son honnêteté. Sans parler des résultats positifs qu'il réalise. D'ailleurs, bien que les dettes de la CNSS et de la CNRPS envers la Cnam s'élèvent à 4 milliards de dinars, et que ces dettes ne lui permettent pas d'avoir la liquidité nécessaire pour honorer ses engagements envers le secteur public d'environ 1,68 milliard de dinars, mais aussi envers le secteur privé de 85 millions de dinars, elle demeure l'unique caisse à avoir réalisé, en 2018, des résultats comptables positifs de l'ordre 547 millions de dinars.

Pour avoir de plus amples détails de son limogeage, Business News a pu savoir de sources internes bien informées que les raisons directes de cette décision reviennent à une affaire de corruption faisant impliquer des fonctionnaires de la Cnam. Ces fonctionnaires auraient détourné des sommes d'argent de l'assurance groupe, à travers la fabrication d'actes fictifs et des bulletins de soin fictifs dans le cadre de l'assurance complémentaire. Constatant ces dépassements, M. Yarmani a ordonné l'ouverture d'une mission d'inspection administrative, et les présumés fraudeurs ont été traduits devant le conseil de discipline.
Parallèlement à cette procédure administrative, le PDG de la Cnam a soumis l'affaire entre les mains de la justice. Toutefois, le conseil de discipline n'a pas émis une décision unanime. Dans une première du genre, les représentants de l'administration ont revendiqué le licenciement, alors les représentants des agents n'ont pas vu l'intérêt d'infliger des sanctions à ces fonctionnaires puisque l'affaire concerne l'assurance complémentaire.
Face à cette situation inédite et aux divergences des interprétations, Béchir Yarmani a décidé d'une mise à pied de deux moins pour les fonctionnaires impliqués, en attendant le verdict définitif de la justice. Ainsi, si la justice les déclare coupables, leur licenciement sera automatique.

« Objectivement, lorsqu'une personne est complice dans une affaire de corruption, il ne la soumet pas à la justice. M. Yarmani a voulu que la décision finale revienne à la justice, mais il a été limogé pour cette raison. Une raison qui n'est désormais pas la principale, puisqu'il ne s'agit que de la partie immergée de l'iceberg, puisque les motivations de sa révocation sont bien plus profondes », nous assure-t-on.

Ainsi, les raisons réelles de son limogeage reviennent à des conflits entre la Cnam et quelques réseaux de professionnels du secteur de la Santé. Parmi les principales affaires, celles concernant l'appareillage lourd. Dans cette affaire, il y a une commission relevant du ministère de la Santé, où la Cnam est représentée. Elle accorde les autorisations pour l'acquisition des scanners et l'ouverture des centres de radiologie, tout en accordant la priorité pour les régions de l'intérieur du pays. Or, certaines autorisations ont été accordées sans la tenue de cette commission et de la présence de la Cnam. Du coup, la Cnam a pris une position ferme par rapport à cette affaire, en décidant de ne pas de se conventionner avec ces professionnels.
Les tensions ont commencé depuis cet incident. Une autre affaire concerne, des laboratoires de renommée ayant voulu faire entrer sur le marché des médicaments couteux et n'ayant pas prouvé leur efficacité, tout en étant pris en charge par la Cnam. M. Yarmani a refusé cette démarche puisque les coûts prévus de ces transactions serviraient d'autres volets beaucoup plus importants. Il s'agit de très grandes firmes et les enjeux de cette affaire sont énorme.

En tout état de cause, il est clair que cette décision de limogeage dépasse de loin le communiqué laconique du ministère des Affaires sociales. Elle ne s'arrête pas non plus à une décision de licenciement non prise. Les enjeux sont bien plus importants et les règlements de comptes politiques et financiers au sein de l'Etat ne se suffisent plus aux dossiers juridique, parfois, confectionnés sur mesure. Certaines personnes profitent pleinement du vide politique dans le pays, pour gérer les affaires courantes à leur guise sans le moindre contrôle.


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