Quelques jours après les JMC qui auront lieu du 11 au 18 octobre, voici Mûsîqât qui pointe du nez pour une programmation encore plus raffinée, plus ancrée dans l'ADN d'il y a 13 ans. Un rendez-vous précieux pour la musique classique et néo-classique. Conjointement organisé par le Centre des musiques arabes et méditerranéennes et Scoop organisation, ce festival se nourrit du côté mélomane de ceux qui le font, et d'une association fructueuse entre public et privé pour faire découvrir au public tunisien et pas seulement des pièces rares et des artistes qui ne font pas la une des scènes du showbiz. Les musiques choisies par et pour Mûsîqât réservent de la découverte de nouvelles expressions avec des ancrages traditionnels. Des musiques du monde faites par des artistes rares qui, de leurs cultures locales, touchent l'universalité. Du 21 au 26 octobre, dans le charmant Palais Ennejma Ezzahra, où le Centre des musiques arabes et méditerranéennes a élu domicile, se tiendra la nouvelle édition de Mûsîqât avec une programmation tout aussi soignée que les précédentes. La première soirée sera tunisienne avec Aroug de Badr Dridi. Aroug c'est les Racines, celles qui nous lient à la terre matrice. C'est une vision et une approche qui font rappel aux origines de la musique tunisienne et à ses différents styles. A travers ce spectacle, Badreddine Dridi croit dur comme fer que c'est en fixant bien ses racines qu'on arrive à bien sculpter de nouvelles formes. Et c'est avec «Aroug» qu'il s'essaye à revisiter l'identité musicale tunisienne, à travers son patrimoine musical afroberbère: Stambali, Aaroubi, Sahraoui, Rakrouki, etc., et maghrébin comme le raï ou encore le gnawa. De Tunisie, départ pour l'Espagne avec la grande Anna Alcaide Son concert est une invitation au voyage à travers la musique des trois cultures, réunissant des fragments de la tradition andalouse avec des compositions séfarades et des thèmes de la musique médiévale chrétienne. La nouveauté est l'introduction dans la musique médiévale ibérique de lanyckelharpa, instrument de musique traditionnel à cordes frottées d'origine suédoise. Le mercredi 23 octobre, la soirée sera autrichienne avec le duo Paier Valcic. Klaus Paier est l'un des plus grands accordéonistes européens de renommée mondiale. Sa musique est pleine d'une créativité et d'une énergie exubérante. Le jazz en particulier, avec ses diverses possibilités et libertés musicales, est d'une importance inestimable pour lui. Depuis 2008, il forme un duo avec la violoncelliste croate Asja Valcic. Avec laquelle il explore le son de l'accordéon et tente de repousser les limites de l'instrument tant sur le plan technique que sur celui de la composition. C'est ce qui l'a amené à construire son propre accordéon Passion selon ses propres idées et plans. Le jeudi 24 octobre, le rendez-vous sera avec la Grèce avec Ross Daly qui, en compagnie de ses collègues musiciens, présentera ses propres compositions qui reflètent son long voyage à travers les traditions musicales de la musique modale, qui s'étend de l'Afrique du Nord à l'Inde.Le vendredi 25 octobre, ce sera la rencontre entre Cuba et le Sénégal. Avec «Transparent Water», le pianiste, compositeur, Omar Sosa, (nominé à sept reprises pour les Grammy), et le chanteur sénégalais et maître de kora Seckou Keita évoquent la translucidité et la lumière qui coulent dans une approche profondément spirituelle qui puise son inspiration dans l'écoute attentive et compatissante d'artistes engagés. Une conversation musicale ingénieuse et captivante, libérée du temps lui-même, parcourant les cinq continents pour sonder l'esprit collectif de la condition humaine.La clôture sera avec la Marocaine Nabyla Maan qui présente une approche moderniste des musiques marocaines anciennes. Une approche consciente du caractère mondial de cet art, l'inscrivant ainsi dans une dimension internationale en le menant dans différents projets artistiques où se mêlent Malhoune, Ala Andalusia, Tarab Gharnaté au Jazz et aux musiques du monde.