La Côte d'Ivoire frappe un grand coup : Elle entre dans le capital de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement    L'Italie accorde un prêt de 50 millions d'euros à la Tunisie    BSB Toyota inaugure, à Sfax, sa nouvelle agence agréée 3S SH Promecanique    Samia Mnif Marrakchi nommée directrice générale de l'institut Pasteur de Tunis    Campus France Tunisie organise la 2ème édition Forum des Mobilités – Etudier en France    L'acteur égyptien Salah El Saadany est décédé à l'âge de 81 ans    Royaume-Uni : 1,2 milliard d'euros de fortune personnelle et une "misère" pour les employés, le Roi choque…    Augmentation annuelle de 20% des médecins tunisiens émigrés en Allemagne    PARIS: L'HOMME AYANT PENETRE DANS LE CONSULAT D'IRAN A ETE INTERPELLE PAR LA BRI    Arrestation d'un troisième terroriste à Kasserine en 24 heures    Le gouverneur de la BCT s'entretient avec des investisseurs sur les marchés financiers internationaux    Augmentation de 10,7% de la production de poulet de chair    Reprise progressive du trafic à l'aéroport de Dubaï    Le taux de remplissage des barrages baisse à 35,8%    USA : Biden pétrifie le pays avec l'histoire de son oncle mangé par des cannibales en Nouvelle-Guinée…    Ali Mrabet souligne la nécessité d'accélérer la mise en place de l'Agence nationale de la santé publique    La France n'est plus le paradis des jeunes violents : Attal dégaine des mesures sans précédent    Kais Saied inaugure la Foire internationale du livre de Tunis    Abdelaziz Kacem: À la recherche d'un humanisme perdu    Un grand succès sécuritaire : Deux terroristes classés « très dangereux » capturés    CSS : La coupe pour se requinquer    Ligue des champions – Demi-finale aller – EST-Sundowns – Demain soir à Radès (20h00) : Ces choix qui s'offrent à Cardoso...    Le Mouvement du 25-Juillet appelle Kaïs Saïed à se présenter à la présidentielle    Ahmed Hachani promeut un retour réussi des TRE pour la saison estivale    Le ministre de l'Intérieur : « La sécurité du pays est notre mission et la loyauté envers la patrie est notre credo »    Météo en Tunisie : Vent fort et températures en baisse    Baisse de 20 % des précipitations en Tunisie en février    Bac sport : L'envers du décor    Mohamed Essafi : la rencontre avec la ministre de l'Education était positive    Un bus de touristes frôle la catastrophe    Kasserine - Arrestation d'un troisième terroriste    Bank ABC Tunisie annonce un résultat net de 13,9 millions de dinars    Une nouvelle injustice entache l'histoire de l'ONU : Le Conseil de sécurité échoue à adopter une résolution demandant la pleine adhésion de l'Etat de Palestine    Foire du livre – L'Italie Invitée d'honneur S.E. L'Ambassadeur d'Italie Alessandro Prunas à Tunis : « La culture est l'un des piliers les plus développés et les plus dynamiques de la relation bilatérale tuniso-italienne »    La Presse : M. José Maria Arbilla, ambassadeur d'Argentine, rend visite à La Presse    Aujourd'hui, ouverture de la 38e Foire nationale du livre de Tunis    Affaire de complot - Les membres du comité de défense empêchés d'accéder à la prison de la Mornaguia    Ministère de l'Intérieur : Arrestation d'un terroriste classé « très dangereux » à Kasserine    Classement des pays arabes les plus endettés auprès du FMI    Stuttgart : Ons Jabeur éliminée en huitièmes de finale    Jazz Club de Tunis et Centre d'Art B7L9 s'associent pour célébrer la Journée internationale du jazz    La Juventus condamnée à payer près de 10 millions d'euros à Cristiano Ronaldo    On nous écrit | Inscrire «La muqaddima d'Ibn Khaldun» sur le registre de la mémoire du monde de l'Unesco    Kaïs Saied préside la célébration du 68e anniversaire de la création des forces de sécurité intérieure (Vidéo)    Mohamed Boughalleb condamné à six mois de prison    Ons Jabeur se qualifie au prochain tour du tournoi WTA 500 de Stuttgart    Le sport Tunisien face à une crise inquiétante    Le CAB perd de nouveau en déplacement à Tataouine : Une mauvaise habitude !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Drame à Hammam Bent Jedidi: Quand le charlatanisme l'emporte sur la raison
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 06 - 2020

« Mon enfant ne parvenait plus à suivre les cours à l'école, ne lisait plus et ne pouvait plus écrire », témoigne la mère de la victime. Il s'agit bel et bien d'un acte de charlatanisme. Aussi bien la mère que le père qui sont d'un niveau d'instruction élevé se sont fait prendre dans le piège de la guérisseuse qui risque gros.
Le mystère se dévoile peu à peu autour de la mort du petit Rayan, décédé à l'âge de sept ans dans les mains d'une pseudo-thérapeute «bardée» de diplômes fictifs et opérant à Hammam Ben Jedidi (du côté de Hammamet). Les charlatans des temps modernes continuent à profiter de la détresse des autres et le sentiment d'impuissance face à certaines maladies incurables pour piéger certaines personnes et notamment les parents quand la médecine s'avoue vaincue.
Une brigade relevant de la police judiciaire de la Garde nationale à Nabeul a été saisie de l'affaire mais les douloureux témoignages des parents de Rayan ne laissent pas l'ombre d'un doute.
Il s'agit bel et bien d'un acte de charlatanisme. Aussi bien la mère que le père qui sont d'un niveau d'instruction élevé se sont fait prendre dans le piège de la guérisseuse qui risque gros.
Selon le témoignage de la mère, Rayan ne pouvait plus se concentrer sur les cours, ne lisait plus et n'écrivait plus rien. Il lui arrivait même de tomber dans les bras de Morphée durant les cours, ce qui a éveillé les soupçons quant à ses aptitudes mentales. S'ensuivit alors une série de visites médicales à l'hôpital La Rabta, plus précisément au centre neurologique, qui n'a abouti à aucune conclusion selon la mère de la victime. L'IRM n'a pas aussi permis de déceler une quelconque anomalie sauf que l'enfant avait impérativement besoin d'une thérapie fonctionnelle d'autant plus qu'il a perdu du poids.
La science s'étant avouée vaincue, il y avait cet amour paternel et maternel qui a poussé les parents de Rayan à chercher les solutions ailleurs et ne pas ployer l'échine sous le faix de l'impuissance de la médecine, d'où le recours, sur le conseil de plusieurs personnes, à cette pseudo-thérapeute qui a fini par les priver de leur môme.
A vrai dire, la mystérieuse guérisseuse détenait de faux diplômes et était accompagnée d'un mystérieux encadreur. Des massages avec des huiles essentielles accompagnés d'une thérapie bien ancienne connue depuis l'aube des temps : celle de l'immersion dans l'eau pour faire subir à la peau une pression thermique, une privation d'oxygène pour arriver à l'étouffement. L'immersion en eau froide ou eau chaude est une thérapie très ancienne mais qui n'est pas sans danger et n'est donc pas autorisée. Il est sûr que le manque de contrôle et le laisser-aller dans certains pseudo-centres de thérapie ou bains maures peuvent encourager de telles pratiques et sécuriser les personnes en quête de guérison. Pas d'interdiction, pas de danger donc.
Tous les moyens sont bons pour vaincre la maladie, quitte à se jeter dans les bras des charlatans des temps modernes.
On lui a versé environ dix mille dinars, a témoigné sur les ondes d'une radio privée la mère de Rayan, la voix entrecoupée de pleurs, de sanglots mais aussi de remords. A force de croire en la guérison de son enfant, elle n'avait pas émis de soupçons quant au savoir-faire de la guérisseuse, ou plutôt à la « compétence » montée de toutes pièces par tout un réseau d'autres personnes complices. La mère ne s'est pas rendu compte de la supercherie qu'au dernier moment. Mais c'était trop tard. En dépit de sa réaction consistant à arracher son enfant des mains de la pseudo-thérapeute au moment où elle a réalisé qu'il peinait à respirer, ce dernier a rendu l'âme sous l'effet des interminables immersions dans l'eau. Que dire sinon que c'est l'amour des parents pour Rayan qui l'a tué. Ils voulaient qu'il grandisse comme ses camarades de classe, qu'il jouisse pleinement de sa vie mais la maladie puis les vaines tentatives de sa guérison en ont voulu autrement.
Enseignante dans un lycée de Nabeul, la guérisseuse est entre les mains de la justice. Sans diplômes lui octroyant le droit d'exercer ce métier, elle risque de se retrouver derrière les barreaux pour une longue période pour homicide volontaire. Mais le charlatanisme survivra tant que le besoin d'illusion chez les hommes est toujours intense du côté des incultes comme des instruits.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.