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Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 06 - 2020

Le Chef de l'Etat plaide pour une coopération qui dépasse le passé, le passé proche et le passé lointain.
Réfléchir ensemble à de nouveaux concepts et à de nouveaux mécanismes de travail politiques, différents de ceux qui régissaient les siècles passés.
Le projet de résolution proposé s'inscrit dans le cadre des objectifs de l'Organisation des Nations unies : la paix et la sécurité internationales.
La Tunisie est l'un des pays qui souffre le plus (à cause de la crise libyenne), la France aussi pourrait en souffrir, les pays européens pourraient également en pâtir.
La Tunisie n'acceptera pas la partition de la Libye.
Au début de son allocution, le Chef de l'Etat a tenu à préciser la raison pour laquelle il allait parler en arabe. « Monsieur le Président (Ndlr : Macron) a parlé en langue française. Pour ma part, j'ai fait toutes mes études en langue française, mais aujourd'hui et parce que les Tunisiens me suivent partout, je vais parler en arabe, ma langue maternelle ». « Je rectifierais, peut-être, un certain nombre de concepts ou de traductions parce que j'ai toujours aimé la sémantique juridique, j'ai étudié pratiquement une vingtaine d'années les origines des mots, des concepts, ça m'a énormément enrichi », a-t-il souligné.
Le Président Kaïes Saïed est ensuite revenu sur sa relation avec la France, un pays qu'il avait fréquemment visité auparavant. « J'avais visité Paris il y a plus de trois décennies, sans compter les visites que j'ai effectuées dans de nombreuses autres villes françaises lorsque ces villes ont accueilli un certain nombre de conférences. La première à laquelle j'ai assisté se déroulait à Paris en 1987, à l'occasion de la tenue de la deuxième Conférence internationale de droit constitutionnel », s'est-il remémoré. « Les visites se sont succédé depuis, en particulier dans la ville de Toulouse, où nous organisions tous les ans une série de séminaires, en alternance, une fois à Toulouse, une fois à Tunis. Nous discutions d'un certain nombre de sujets, qui à l'époque ne faisaient pas débat. Mais je me souviens que de très nombreux nouveaux concepts sont sortis de ces rencontres solides et régulières organisées avec nos collègues et homologues des universités françaises », a ajouté le Chef de l'Etat. Kaïs Saïed a ensuite évoqué Georges Vedel dont il se rappelle toujours les propos. « Je n'ai pas besoin de présenter Georges Vedel, le phénomène Vedel, lorsqu'il avait présenté une conférence: après plus de 30 ans d'enseignement et plus de 50 ans d'exercice en tant qu'avocat et au sein de la magistrature, je me retrouve comme un étudiant de première année qui ne sait pas quoi écrire sur la copie d'examen, même quelques mots pour éviter d'avoir un zéro qui menace. Il avait dit : je ne peux répondre à cette question, mais je peux répondre à une autre question qui est la suivante : comment une société peut-elle être sans lois ? ». Et d'enchaîner le récit sur ses visites en France. « A de nombreuses reprises, je me suis entretenu avec des journalistes et journaux français et étrangers sur le passage des sociétés occidentales de l'Etat de droit, ce très vieux concept, à la société de droit. Parce que le droit naît de la volonté du citoyen, et lorsque le droit naît de la volonté du citoyen, le citoyen sera le premier gardien de la mise en œuvre et de l'application de la loi.
Le destin a voulu que je sois aujourd'hui avec vous dans ce palais, alors que j'avais déjà visité le palais de l'Assemblée nationale et celui du Sénat en 1987. J'ai également assisté à la célébration qui avait été organisée à l'Hôtel de Ville de Paris la même année. J'avais rencontré de nombreux professeurs de droit constitutionnel en provenance de tous les pays du monde », a expliqué le Chef de l'Etat comme prélude, exprimant ses sentiments de se retrouver après tant d'années et souvenirs à l'Elysée en compagnie du Président français, Emmanuel Macron. « Le destin a voulu que je me retrouve aujourd'hui dans ce palais que je n'ai pas visité en 1987. Tout d'abord, je suis heureux d'être ici et de faire parvenir la voix de mon peuple devant le Président français qui a bien compris cette époque. Je ne dis pas cela parce que je me trouve à l'Elysée aujourd'hui, mais lors de notre dernière communication téléphonique, nous avions évoqué différentes idées et thèmes. Les peuples, d'aujourd'hui, grâce aux réseaux sociaux, partagent quasiment les mêmes rêves, les mêmes souffrances, partagent les mêmes valeurs, les mêmes aspirations. Tous les dirigeants du monde doivent être conscients de ces changements historiques profonds qui sont en train de s'opérer. Et je crois que le Président de la République Française est tout à fait conscient que le monde vit aujourd'hui une nouvelle étape », a souligné Saïed. Et de poursuivre : « Ces derniers siècles, en particulier le 18e et le 19e siècles, ont vu des révolutions intellectuelles que l'humanité n'avait jamais connues. Cependant le 20e siècle, tout en se distinguant par les découvertes scientifiques jamais vues auparavant, aujourd'hui nous abordons ce monde avec une nouvelle approche et des mécanismes différents. Malheureusement, les concepts qui prévalaient par le passé sont immuables, restés figés alors qu'ils ont été dépassés par de nouvelles idées et de nouveaux concepts. Le temps est venu pour nous de réfléchir ensemble à de nouveaux concepts et à de nouveaux mécanismes de travail politique, différents de ceux qui régissaient les siècles passés ».
C'est pourquoi cette visite représente pour le Chef de l'Etat « une nouvelle occasion pour réfléchir à des mécanismes et des démarches pour ouvrir des horizons beaucoup plus vastes.
Pour une coopération qui dépasse le passé, le passé proche et le passé lointain », a-t-il affirmé.
Revenant sur un certain nombre de projets cités par le Président de la République Française, Kaïs Saïed a prié Dieu pour qu'Il l'aide à les mettre en œuvre. Il s'agit de la ville médicale de Kairouan et des hôpitaux à Kasserine et à Gafsa.
Il n'empêche, le Chef de l'Etat ne semblait pas se suffire de ces projets malgré leur importance. « J'ai un autre rêve, que j'espère voir se réaliser, une ligne TGV qui relie Bizerte, tout au nord, à l'extrême sud de la Tunisie. Merci au Président de la République Française pour les dispositions dont il a fait preuve pour réaliser ce qui semble aujourd'hui être un rêve pour nous. Ce n'est pas par hasard que j'ai toujours insisté sur cette communion qui incarne nos intérêts communs, notre destin commun ». Et pour conclure, le Chef de l'Etat a clairement énoncé « si certains veulent revenir en arrière, ils peuvent faire marche arrière, mais ils n'avanceront jamais ».
A l'issue de son discours, une journaliste a posé une question au Président de la République sur l'initiative tuniso-française au Conseil de sécurité des Nations unies et le degré de coordination entre les deux pays.
Le Chef de l'Etat a répondu que les deux pays « coordonnent dès le départ pour faire adopter ce projet de résolution au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. J'ai pris l'initiative de proposer ce projet de résolution, la France l'a soutenu. Nous espérons dépasser les désaccords entre deux pays (Ndlr : Etats Unies/Chine) afin d'éviter de faire avorter ce projet de résolution. La France a joué un rôle important pour rapprocher les points de vue. Le projet de résolution que j'ai proposé s'inscrit dans le cadre des objectifs de l'Organisation des Nations unies : la paix et la sécurité internationales. Mais la paix et la sécurité internationales ne peuvent être entendues stricto sensu : la santé fait partie de la paix et la sécurité internationales ».
Par rapport à une autre question sur le dossier libyen, le Chef de l'Etat a précisé que « l'autorité qui existe aujourd'hui à Tripoli est née de la légalité internationale. Cependant, cela ne peut se poursuivre indéfiniment. Il s'agit d'une légitimité et d'une légalité temporaires qui doivent être remplacées par une nouvelle légalité, une nouvelle légitimé qui naissent de la volonté du peuple libyen. Il faudra promulguer une constitution provisoire et une organisation provisoire des pouvoirs avec le Président Macron et la Chancelière allemande Mme Merkel et toutes les parties que j'ai rencontrées et avec lesquelles j'ai abordé la situation libyenne, j'ai dit que les choses ne peuvent plus se poursuivre ainsi. La Tunisie est l'un des pays qui souffre le plus, la France aussi pourrait en souffrir, les pays Européens pourraient également en pâtir. Ces pays européens qui ont des intérêts en Tunisie et dans les pays voisins. Donc j'ai rassemblé les représentants d'un certain nombre de tribus : 35 tribus et j'ai appelé à ce que les chefs de tribu rédigent une constitution pour la Libye. Une constitution similaire à celle qui avait été adoptée en Afghanistan en 2002 », a-t-il expliqué. Et de réitérer la position de la Tunisie : « Je le dis d'ici, de Paris, la Tunisie n'acceptera pas la partition de la Libye. Certains savent peut être que la Libye était un Etat fédéral jusqu'en 1962. Parce que l'Etat central à l'époque était incapable d'étendre son autorité sur l'ensemble du territoire. Aujourd'hui, la partition de la Libye représente un danger pour toute la région. Nous sommes en faveur d'une solution libyenne et nous sommes en faveur d'un cessez-le-feu immédiat, de non-ingérence de n'importe quel pays étranger bien évidemment. Notre position est le fruit de notre concertation permanente avec l'Algérie. On ne peut accepter qu'apparaissent des provinces et des cantons en Libye. Si nous permettons au peuple libyen d'assumer son autonomie, il peut très bien le faire tout seul, si nous créons les circonstances qui permettront au peuple libyen de sortir de cette impasse pour aller vers une nouvelle situation de stabilité. A ce moment-là seulement nous aurons posé la première pierre sur le chemin de la paix », a-t-il conclu.


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