LA rentrée scolaire 2020-2021 intervenue, hier, sous le double signe du retour du Covid-19 et du manque d'eau dans plusieurs centaines d'écoles primaires, notamment dans les zones rurales, est à considérer comme un événement national particulier dans la mesure où il constitue, avec l'attentat terroriste perpétré le dimanche 6 septembre, la deuxième épreuve sérieuse ou l'examen de terrain auxquels est confronté le gouvernement Mechichi moins d'un mois après avoir réussi à obtenir la confiance des députés. Un examen, un rendez-vous direct avec les difficultés graves dans lesquelles patauge l'école tunisienne depuis des décennies — ayons le courage et l'audace de reconnaître que les carences et les défaillances dénoncées par le Président Kaïs Saïed, le Chef du gouvernement et le ministre de l'Education ne datent pas de la révolution mais de plusieurs années bien avant le 14 janvier 2011, dysfonctionnements qu'il faut coûte que coûte pallier, et le moment n'est plus à dénicher les responsables et à les exposer à l'indignation de l'opinion publique. Il est plutôt question de prendre les mesures appropriées à la maîtrise de la situation dans les établissements éducatifs nécessitant une intervention imminente et à l'impératif de mettre à exécution ces mêmes mesures en faisant preuve de célérité et de mobilisation exceptionnelles. L'objectif est de réussir la finalisation des mesures annoncées hier par le Président de la République et par le Chef du gouvernement bien avant le 15 octobre prochain, soit dans un mois, afin que 400 établissements scolaires soient équipés des commodités nécessaires et bénéficient de la maintenance qu'il faut et que le pont à proximité de l'école primaire El Batah à Fernana, dont le Président Kaïs Saïed a annoncé, hier, l'aménagement, soit fonctionnel dans les plus brefs délais. D'aucuns pourraient invoquer que les mesures décidées par Hichem Mechichi et les constatations ainsi que les conclusions tirées par le Président de la République à l'occasion de leurs visites à Akouda et à Fernana interviennent tard, voire trop tard, et devaient l'être bien des mois avant l'avènement de la rentrée scolaire dans la mesure où plusieurs voix aussi bien parmi les activistes de la société civile que parmi les syndicalistes confrontés quotidiennement à ces insuffisances se sont élevées appelant à des solutions à même de mettre un terme à ces dégradations qui se multiplient de jour en jour. Ces critiques sont, certes, légitimes et acceptables. Sauf que maintenant que le gouvernement a décidé de faire front à ces dysfonctionnements et a promis de les éradiquer dans les semaines à venir, n'est-il pas temps que l'ensemble de la famille éducative ainsi que les parents saisissent que l'heure n'est plus à la contestation ou à la protestation mais bien à un effort de mobilisation générale dont l'objectif primordial est de surmonter les difficultés actuelles et de réunir à nos enfants et à nos éducateurs les meilleures conditions possibles pour une nouvelle année scolaire susceptible de nous faire oublier les carences de l'année passée.