Les contribuables, particuliers et chefs d'entreprise sont souvent confrontés à des problèmes qu'ils ne peuvent résoudre en l'absence d'un interlocuteur impartial qui peut leur rendre leurs droits. Certes, l'Etat a créé depuis des années déjà le médiateur administratif qui a rendu de loyaux services aux citoyens lésés par des administrations tunisiennes même si l'opération de conciliation prend, parfois, beaucoup de temps. Mais un autre organisme de conciliation et de médiation entre les structures publiques et les citoyens devient, de nos jours, urgent. A titre d'exemple, la Sonede a envoyé, récemment, des factures avec des sommes faramineuses atteignant plus de 400 dinars pour un foyer qui n'utilise que rarement les ressources hydriques du réseau public. Dans ce cas, le citoyen n'a pas beaucoup de solutions puisqu'il doit se diriger à la Sonede qui est juge et partie. Elle est capable de couper l'eau pour tout citoyen qui ne paie pas la facture contestée. Certes, le prix de l'eau a connu une augmentation au cours des derniers mois, mais cela ne doit pas conduire à une facture aussi exorbitante. D'autres administrations sont, parfois, en conflit avec les citoyens et seule une partie impartiale et neutre peut traiter les problèmes et trouver une solution juste et rapide entre la structure publique et les contribuables. En l'absence d'une telle structure, les abus peuvent se produire de part et d'autre et c'est souvent le citoyen, qui a besoin d'eau, d'électricité et d'autres services utiles et vitaux, qui paie la facture au sens propre et figuré. Une telle structure de conciliation n'exige pas beaucoup d'investissement de la part de l'Etat, mais une personne compétente et disponible (qui pourrait être un magistrat ou un avocat chevronné) pour traiter du problème qui lui est soumis en toute objectivité avant de trancher dans le cadre de la transparence et la neutralité. Avec la cherté de la vie et l'érosion permanente du pouvoir d'achat de la classe moyenne, le citoyen ne peut pas payer une facture, tous les deux mois, de plus de 400 dinars !. Il devient donc urgent de créer cette structure de conciliation qui pourrait prêter main-forte au médiateur administratif et l'aider à résoudre bien des problèmes souvent à l'origine de conflits qui ont un impact sur la productivité des entreprises et le bien-être des citoyens. C'est qu'actuellement, pour contester une facture, le citoyen n'a pas beaucoup de choix. Il doit se débrouiller comme il peut pour payer ses faramineuses factures avant d'engager une discussion stérile avec les responsables de la société.