Arrivée du ministre italien de la Défence à Tunis    Le Niger est un gros importateur des pâtes alimentaires tunisiennes    Séance de travail avec des experts chinois sur la rénovation du Stade d'El Menzah    Aïd Al Adha : Le prix des moutons atteint des sommets à 1 500 dinars    Météo en Tunisie : pluies attendues dans plusieurs régions    Aujourd'hui, présentation de livre à «Beït al-Hikma» : «Ethique de la dignité... Révolution et vivre-ensemble»    ECHOS DE LA FILT | Pavillon de l'Italie, invitée d'honneur : Présentation de la 14e édition du festival international du livre Taobuk à Taormina    Ons Jabeur coachée par Verdasco à Madrid : Dur, dur, mais...    EGSG ramène une qualification aux huitièmes de finale de la coupe – Skander Kasri : «Le groupe est sur une courbe croissante...»    Coupe de Tunisie – L'ASM élimine le CSS et composte son billet pour les Huitièmes : Formidable pour le moral !    Lancement de la CIN et le passeport biométriques en 2025    SOCIETE TUNISIENNE DE VERRERIES-SOTUVER : INDICATEURS D'ACTIVITE TRIMESTRIELS    Les œufs de contrebande algériens menacent la sécurité alimentaire en Tunisie    Non, le patron de Pfizer n'a pas été arrêté    Abdelkader Nasri : pas de prélèvements inexpliqués au niveau des pensions de retraite    Marché de Grombalia: Baisse des prix des légumes par rapport aux semaines précédentes [Vidéo]    Malek Zahi: Ouverture à cette date du Centre de distribution de médicaments spécifiques à Kasserine    Un pôle d'équilibre nécessaire    Le ministre italien de la Défense en visite en Tunisie    Dans un périple exploratoire et promotionnel pour les Chefs de Missions Diplomatiques accrédités en Tunisie : Les diplomates et leurs épouses découvrent le potentiel historique, civilisationnel, écologique et économique du Nord-Ouest tunisien    Chute de mur à Kairouan : Le tribunal rend son jugement    Ghalia Letaïef : Kamel Letaïef n'a pas de nièce du nom de Najla et n'a jamais mis les pieds au Luxembourg    Tunisie: Vers un vieillissement de la société ?    Chute du cours de Tesla après une réduction drastique des prix    Le président allemand en visite délicate de 3 jours en Turquie    Royaume-Uni : Un projet de loi controversé pour l'expulsion de migrants vers le Rwanda adopté par le Parlement    Etats-Unis – Projet Canary : l'outil de surveillance ciblant les activistes pro-palestiniens    Octroi et renouvellement des passeports : Nouvelles mesures au profit des Tunisiens à l'étranger    Finances publiques : Une dette en hausse et un déficit en régression    En photos Réunion consultative entre Saïed, Tebboune et El Menfi    Abdelmajid Tebboune et Mohamed Al Manfi accueillis par Kais Saïed [Photos]    USA – Tensions à l'Université Columbia : Manifestations de soutien à Gaza et accusations d'antisémitisme    Hommage à Bayrem Ettounsi dans le cadre de la Foire Internationale du livre de Tunis 2024    La galerie A.Gorgi propose une nouvelle exposition collective intitulée "Moving Figures"    Top 5 des pays arabes producteurs de riz en 2023/2024    Olivier Poivre d'Arvor présente à Al Kitab son dernier ouvrage « Deux étés par an »    Les conditions financières mondiales devraient rester tendues à moyen terme    Le fondateur de Tunisie Booking, Khaled Rojbi décédé    La Tunisie réitère son soutien permanent et inconditionnel au peuple palestinien    Béja: 1200 participants au semi-marathon "Vaga Run" [Photos+Vidéo]    Récolte céréalière 2024: Les pronostics en disent long !    Carrière: Oubliez le QI et développez votre QE    Top10 des pays africains par nombre de millionnaires en 2024    Ali Zeramdini : la menace terroriste doit être au centre du sommet entre la Tunisie, la Libye et l'Algérie    Diplomatie économique et culturelle : La Tunisie valorise son patrimoine au Nord-Ouest devant des ambassadeurs étrangers    Au Palais d'Ennejma Ezzahra à Sidi Bou Saïd : La romancière Kénizé Mourad raconte les souffrances d'un peuple spolié de ses droits    Match EST vs Mamelodi Sundowns : Où regarder la demi-finale de la Ligue des Champions CAF du 20 Avril?    Adhésion de la Palestine à l'ONU : La Tunisie regrette le nouvel échec du Conseil de sécurité    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Mehdi Ajroudi, auteur, et Lewis Martin Soucy, réalisateur du film «Cendres», à La Presse : «Une expérience visuelle riche et un sujet original»
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 12 - 2020

«Cendres» est le titre du court métrage dont le tournage vient de prendre fin dans le Sud tunisien. A l'origine de ce film qui traite d'un sujet peu effleuré de la mémoire tunisienne, un jeune Tunisien, qui a vécu entre la France, les Etats-Unis et la Tunisie. Mehdi Ajroudi est le scénariste et en même temps l'acteur principal de ce film. Un film qui a voulu mettre les moyens de ses ambitions pour offrir une nouvelle expérience visuelle au public, tout en respectant le contenu. Le jeune passionné de cinéma, bourré de talents et de projets, a choisi de mettre à contribution sa complicité avec le réalisateur canadien, Lewis Martin Soucy, et de s'entourer d'une équipe technique 100% tunisienne, dont Sofiane El Fani à l'image, et Moncef Taleb au son. Dans cette interview croisée, Mehdi Ajroudi et Lewis Martin Soucy nous parlent de leur projet et de leur vision du cinéma.
Pour un premier film, vous avez visé haut en termes de sujet...
Mehdi Ajroudi : L'idée de base était d'écrire un film sur l'histoire tunisienne et mettre en avant notre pays. J'ai voulu prendre à contresens le thème d'actualité repris par tout le monde, celui des jeunes qui partent clandestinement en Europe. J'ai choisi les gens qui se sont battus pour l'indépendance pour que ce pays soit notre territoire. C'était l'idée que je voulais mettre en valeur avec la complicité de Moez Belhassen, l'un des producteurs du film. On a commencé à réfléchir sur cette histoire d'un soldat français qui a commis des atrocités en Tunisie. Mon idée était aussi de mettre en avant les Fellagas pou relier les deux bouts. Une fois le scénario terminé, j'ai fait appel à Lewis, avec lequel j'ai déjà écrit un scénario.
Comment un réalisateur canadien peut-il entrer dans une histoire tunisienne ?
Lewis Martin Soucy : Je dirais que j'ai une grande expérience du Maghreb, de sa culture et de ses décors parce que j'y ai tourné des clips de musique, mais aussi des films dont «Les portes du soleil» avec Mike Tyson avec des amis algériens et français. Ensuite, j'ai fait beaucoup de films en Algérie et au Maroc. Tout cela est devenu très familier pour moi, ce n'était pas un choc culturel. L'histoire écrite par Mehdi traite d'un sujet que j'aime beaucoup et je sais qu'en Tunisie le sujet est très frais et que l'Indépendance tunisienne tient à cœur à beaucoup de Tunisiens, puisqu'il y a encore des blessures liées à cette période. Quand j'ai lu le scénario, j'ai dit à Mehdi : faisons-le comme film plus que comme une leçon d'histoire ou une leçon de morale. Et ce qui m'a plu dans l'histoire, c'étaient les personnages et après j'ai eu la liberté d'enlever certaines choses qui faisaient justement «didactique», c'est peut-être mon regard de «blanc bec» nord-américain qui m'a conduit à faire cela... Moi je pars du principe que le cinéma n'est pas forcément du discours.
Comment un jeune cinéaste comme vous, avez eu l'idée d'aborder un sujet que beaucoup d'anciens peinent à évoquer et que certains considèrent presque comme tabou ?
M.A : Mon père, étant tunisien et ma mère franco-italienne, j'ai vécu en France et je ne me suis jamais senti autant français qu'en vivant à l'étranger. En Tunisie, je suis considéré comme un Français. Partout à l'étranger je suis aussi bien tunisien que francias mais j'ai toujours senti les deux nationalités en moi. Je dirais que ce sujet concerne mes deux pays de naissance. Cela me tient à cœur parce que je me sens vraiment aussi bien français que tunisien. A cela s'ajoute un côté américain, de par ma formation cinématographique dont l'écriture de scénarios. Ce sujet m'importe parce qu'il me concerne plus que tout ! C'est une crise d'identité qui est déjà en moi et quand je traite ce film je ne le traite pas à partir d'un seul point de vue, mais à partir de deux angles. Je ne veux pas regarder ce film et me sentir mal en tant que tunisien ou en tant que français. Je veux regarder un film plein d'humanité. Je ne veux pas pointer du doigt un pays ou l'autre, mais je pointe des actes inhumains. L'histoire tunisienne est très riche et nous avons l'habitude d'enterrer nos morts et c'est tout. Notre histoire a été, donc, grillée, d'où le complexe d'infériorité en Afrique du Nord à l'égard de l'Amérique et de l'Europe, alors que nous sommes le berceau de l'humanité. C'est mon histoire et je n'ai aucun complexe par rapport à elle! Si j'ai décidé de vivre en Tunisie et d'y retourner au lieu de rester aux Etats-Unis c'est parce que j'ai décidé de voir les bonnes choses qui existent ici. Ce sont ces choses-là que j'ai envie de mettre en avant aujourd'hui. Ce qu'il y a de très fort en Tunisie, c'est le «cœur» avec tout ce qu'il a de plus symbolique et pour moi il est représenté par les Fellagas dans ce film. Revivre l'histoire nous permet de connaître qui on est, d'où on vient et où on va. J'ajouterais aussi que lorsqu'on connaît notre histoire on n'est pas facilement endoctrinable.
Quels sont vos choix pour la réalisation ?
M.M.S : Avec Mehdi, nous n'avons pas voulu être dans le sentimentalisme ou la politique et sans se le dire d'ailleurs... Ce qui m'a touché, c'est la relation entre les deux hommes : le Français (ancien colon) qui revient et le jeune Tunisien, l'histoire de la colonisation en elle -même est bien connue, on n'avait pas besoin de la raconter. On avait besoin de raconter l'histoire de ces deux personnages, de leur voyage initiatique qui va les transformer, l'un au contact de l'autre.
Pourquoi avez-vous choisi Lewis Martin Soucy pour la réalisation de ce film ?
M.A : Le choix de Lewis n'est pas fortuit pour moi, parce que ça fait longtemps que je cherche à faire ce film. Pour moi, trouver un réalisateur c'est trouver quelqu'un qui a le pouvoir de mettre en images ce que j'ai dans la tête. Avec Lewis, nous avons beaucoup discuté avant de lui donner le texte et j'ai bien vu qu'il finissait mes phrases et quand je lisais ses textes, je pouvais deviner ses intentions. La réalisation est quelque chose que je voudrais faire au bout d'un moment et j'ai découvert que nous partageons la même vision des choses.
La seule manière de voir les choses comme moi, c'est être expatrié avec une multiculture. Lewis, avec une origine canadienne, une formation américaine, et un quotidien français avec une parfaite connaissance du Moyen-Orient, est un «mix» parfait pour représenter ma vision.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.