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«El Bhim» et ses cinquante nuances polychromes, de Mourad Zoghlami à la galerie Le Violon bleu : Mythologie contemporaine
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 03 - 2021

«J'ai voulu rendre hommage à cet animal doux, intelligent et fidèle. Il est, malheureusement, considéré par les Tunisiens et les Arabes comme le symbole de la maladresse, de la simplicité d'esprit, de la naïveté, de l'idiotie et de la bêtise humaine»
L'exposition de Mourad Zoghlami, «El Bhim» et ses cinquante nuances polychromes, est encore visible à la galerie Le Violon bleu. Les variations qu'il propose sur l'âne, cet animal emblématique, qui a de tout temps accompagné l'homme, continuent à faire leur chemin et à attirer amateurs d'art et autres curieux. Il s'agit de la première exposition de peinture de ce brillant architecte qui s'est illustré à maintes reprises dans son domaine tant au niveau national qu'international. À l'origine de ce projet, des dessins croqués au crayon (qu'il expose aussi), insufflés par différentes émotions, raconte l'artiste : «Je dessinais dans les moments d'ennui, de peur, de frustration, mais aussi de joie et de bonne humeur. J'ai trouvé que mes dessins dégageaient une force et une énergie et racontaient des histoires. J'ai tout de suite décidé de passer aux couleurs et aux grands formats pour mieux transmettre l'émotion».
Au cœur de ses croquis qui se parent de couleurs et évoluent dans de grands formats, trône la figure de l'âne ou El Bhim, cette fort sympathique bête qui, dans la culture populaire, est assignée au rôle du souffre-douleur : «J'ai voulu rendre hommage à cet animal doux, intelligent et fidèle. Il est, malheureusement, considéré par les Tunisiens et les Arabes comme le symbole de la maladresse, de la simplicité d'esprit, de la naïveté, de l'idiotie et de la bêtise humaine». Acteur principal de son travail, l'âne est le centre de chacune de ses toiles et renvoie aux infortunes du citoyen tunisien malmené, bafoué, insulté dans son intelligence et pris dans le marasme économique et politique…au vu de la situation actuelle dans laquelle évolue le Tunisien, l'on ne peut ne pas penser à cet exemple de dilemme poussé à l'absurde dont parle le paradoxe de l'âne de Buridan, une légende selon laquelle un âne est mort de faim faute de choix entre une botte de foin et un seau contenant de l'eau…
Point de misérabilisme et de pathos, il s'agit là de construire des récits sur des réalités multiples et variées, où l'on croise le meilleur comme le pire.
Dans les 18 acryliques qu'il présente, Mourad Zoghlami met en scène et en couleur la figure stylisée et épurée de l'animal réduite souvent à sa simple silhouette ou des fois à de petites évocations anatomiques dans un traitement métonymique. Pris dans le tourbillon des infortunes, il est soumis, effacé ou tend à s'effacer… Il est «Narcisse», il est le «Sisyphe» des temps modernes et peine à gagner son pain quotidien, il est apathique, mou, aveuglé, en «Transe», il rêve de l'«Eldorado» et tente la périlleuse traversée…
Picturalement, cela donne lieu à des toiles disparates et éclectiques qui distillent différentes émotions et où l'on glisse d'une manière très fluide d'une sensation à une autre. Elles sont épurées pour ne retenir que des traits essentiels dans des aplats de couleurs comme dans les deux œuvres «Kraymi» et «Ombilical» (nos deux coups de cœur) ou encore topographique, subtilement jonchées de lignes juxtaposées en dentelles ou tourbillonnantes, de motifs et autres pointillismes. «J'ai oublié ma formation d'architecte, les dessins en trois dimensions, les perspectives, les points de fuite et j'ai adopté un univers sobre et épuré sans fioritures. Une simplicité qui exprime l'essentiel et qui transmet de vraies émotions et déclenche en nous une sorte d'ouverture intérieure. Ma technique est spontanée, naïve et non académique, elle se rapproche dans certaines toiles de dessins d'enfants. Par de simples aplats de couleurs, des lignes et des points, j'ai voulu emmener le spectateur dans un autre univers à la fois joyeux et mélancolique», note l'artiste. Pour accompagner les pérégrinations picturales de son Bhim, il a invité sa fille Kmar, qui est en terminale, à exposer trois excellentes œuvres qui révèlent une belle technique et un propos plastique très prometteur.


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