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Envolée des prix dans les marchés et les souks hebdomadaires : Dans l'indifférence la plus totale...
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 04 - 2021

Les spéculateurs raflent ce qui émerge du sol et effectuent une véritable razzia auprès des producteurs, en achetant, à un prix dérisoire, sur pied, en prévision des occasions qui se succèdent, tout au long de l'année, et en écoulant leurs produits agricoles sur les marchés des pays voisins.
L'Observatoire national de l'agriculture (Onagri) a précisé dans un document, publié, vendredi, sur l'activité du marché de gros de Bir El Kassaâ, au cours du mois de mars 2021, « que les prix des pommes de terre ont accusé une baisse de 19%, avec une hausse de 4% des quantités arrivées sur ce même marché. Idem pour les prix des tomates qui ont baissé de 18% sous l'effet de l'évolution de la production de 14%. L'approvisionnement du marché de gros de Bir El Kassaâ en piments piquants a régressé de 7%, d'où la hausse des prix de l'ordre de 17%, pour atteindre 2, 536 dinars le kg, tandis que ceux de l'oignon sec ont augmenté de 26% pour atteindre 1,293 dinar le kilo. Dans le panier des fruits, le prix des citrons a baissé de 52% pour atteindre 0,830 dinar le kg, ainsi que pour les oranges, etc., etc?»
Il ne faudrait pas être un grand clerc pour deviner la raison de ces baisses au niveau des quantités arrivant au marché de gros et la hausse des prix qui s'ensuit.
Nous avons, à maintes reprises, attiré l'attention sur ce qui se passe « autour » des marchés de gros et sur les champs de production.
Déséquilibre forcé de l'offre et de la demande
En effet, si les quantités ont baissé, c'est que les spéculateurs raflent ce qui émerge du sol et effectuent une véritable razzia auprès des producteurs, en achetant (à un prix dérisoire) sur pied, en prévision des occasions qui se succèdent, tout au long de l'année, et en écoulant leurs produits agricoles sur les marchés des pays voisins.
Les quantités de fruits et de légumes, qui entrent au marché, sont « distillées » au compte-gouttes pour déséquilibrer l'offre et la demande à l'effet d'obtenir le meilleur prix. Ce prix, par la force des choses, et au vu de la quantité offerte, ne peut qu'évoluer vers la hausse.
Pour s'en convaincre, il faudrait poser la question au producteur qui s'est dirigé tôt le matin vers le marché de gros pour écouler ses produits. Il vous donnera des chiffes qui n'ont rien à voir avec ceux que l'on affichera sur les marchés quelques heures plus tard. Pour éviter les tracas et avoir de l'argent frais, il a tout vendu à un prix dérisoire.
Tout le monde connaît ce manège, mais personne ne réagit, et les spéculateurs ont beau jeu face à cette impuissance à réprimer ces débordements.
Chambres froides déclarées ou clandestines
Le gros de la production est tranquillement emmagasiné dans les chambres froides, officiellement déclarées ou clandestines.
Le temps de les découvrir et de forcer ces portes closes, Ramadan serait passé, le consommateur aurait été écorché à vif, et on serait passé à autre chose, comme par exemple les fruits secs et les gâteaux de l'Aïd, qui, eux aussi, ont atteint des niveaux insupportables.
De toutes les façons, et en prenant l'exemple du piment, écoulé à 2,536 dinars à Bir El Kassaâ, vendredi, il était en vente à quatre dinars et plus samedi sur la plupart des marchés du Grand-Tunis. Le prix de la tomate n'est pas en reste. Les pommes de terre si elles ont baissé, relativement, cela est principalement dû à la bonne récolte et l'impossibilité de les garder davantage. Mais elles risquent de gagner des galons d'ici à une semaine avec le mois saint. De toute évidence, ces prix, qui s'envolent, sont sans doute enregistrés, mais ils sont rarement expliqués.
Des services de contrôle insuffisants
Les services de contrôle sont insuffisants pour un marché qui s'est habitué à l'absence de sanction sérieuse et à la prolifération des vendeurs et des revendeurs qui agissent à leur guise. Mieux que cela, ces services sont à plaindre, car, sans une réglementation sévère et sans contrôle des camions qui déchargent en continu des produits qui ne sont jamais passés par les marchés de gros, on ne pourra jamais mettre fin aux manèges des spéculateurs. Le contrôle des marchandises, qui voyagent librement et qui dégarnissent un gouvernorat pour se rendre là où la demande se fait pressante, est également un problème qui n'a jamais été résolu.
Certes, la République est une et indivisible, mais les spéculateurs utilisent cette liberté de mouvement pour enfoncer le clou, défier les autorités et rendre impossible un véritable contrôle.
Autre problème de taille: l'impossibilité de savoir sur quoi nous pouvons compter en l'absence de surveillance, encore plus rigoureuse des chambres froides. Il n'y a qu'à voir ce que l'on offre sur le marché. Des fruits hors saison (à des prix incroyables) à peine comestibles, parce que mal conservés, ou conservés au froid trop longtemps, viennent bousculer les fruits de saison. Nous risquons (si ce n'est déjà le cas) de ne jamais avoir un marché honnête où le producteur et le consommateur trouveront leur compte.
Le prix des dattes
Le prix des dattes fixé à l'occasion du mois de Ramadan a donné l'opportunité de mettre sur le marché des produits pour le moins qu'on puisse dire à jeter à la poubelle.
Qui contrôle et comment contrôler ces spéculateurs qui ont trouvé le moyen de contourner cette décision ? Des dattes (dont on ne sait de quelle saison ni d'où elles viennent ?) de basse qualité sont exposées au prix de « Deglet ennour ». Une fois Ramadan terminé, on reviendra à la liberté des prix et ce sera l'occasion d'imposer ce que l'on veut.
Le fait de voir des prix de fruits et légumes dépassant tout entendement dans les marchés des cités du Grand-Tunis (allez voir ce qui s'affiche du côté d'El Menzah 5-6-8-9, La Marsa, Sidi Bou Said, etc.) et prenez conscience du manège auquel on s'adonne.
Dans les grandes surfaces, supposées réguler un tant soit peu les prix, les étiquettes donnent le vertige.
Des offres pour attrape-nigauds
Ces grandes surfaces ont pris l'habitude de lancer, par voie de presse, des produits d'appel, dont les prix défient toute concurrence. Ces produits sont effectivement exposés, mais à des quantités insignifiantes pour ne pas dire ridicules. Ils disparaissent quelques minutes après l'ouverture.
On vous montre un endroit qui a semble-t-il servi à leur exposition, mais on vous dira l'air contrit « qu'il n'y en a plus et qu'il faudrait revenir demain ». Le lendemain, vous entendrez le même refrain.
Entre-temps, comme on se trouve dans ces magasins à rayons multiples, on s'approvisionne en achetant d'autres articles, dont les prix varient d'un magasin à un autre, alors que c'est la même marque qui produit et c'est la même enseigne qui distribue.
Les prix de la volaille, des viandes rouges, du poisson, des légumes, des fruits varient selon les magasins. Ne parlons pas des prix des laitages. Là, c'est le sommet de l'absurde. Ceux d'El Menzah, quartier chic, sont assurément plus élevés que ceux que l'on vous demandera au niveau des cités moins nanties.
Les remises ou avantages offerts sont souvent décidés lorsque le produit ne se vend plus ou que la date limite de consommation est proche, et que l'on dispose d'un stock important, dont il faudrait se débarrasser.
Tous ces problèmes font désormais partie du quotidien des consommateurs. Tout le monde le sait. Tout le monde connaît les tenants et les aboutissants de ces agissements, mais personne ne réagit et ce n'est nullement la découverte (fortement médiatisée) d'un lieu de stockage frauduleux quelque part, qui mettra fin à ces combines qui enrichissent les uns et plongent les autres dans le désarroi face à un compte à sec et à des bouches à nourrir.


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