La Tunisie est appelée à effectuer des réformes dans les secteurs socioéconomiques en vue de remettre le pays sur les rails du développement et surmonter les différentes difficultés dans lesquels elle est confrontée. La Tunisie dispose d'un dossier des réformes économiques à présenter au Fonds monétaire international (FMI) pour essayer d'obtenir un programme de financement adéquat. Ce dossier comporte un ensemble de réformes à exécuter dans un délai défini. Parmi les réformes à faire celles qui concernent la compensation, la réduction du déficit budgétaire, la restructuration des entreprises publiques pour équilibrer leur situation financière, la couverture sociale et la prise en charge des couches défavorisées. S'agissant de la compensation, il est utile de préciser que l'Etat compte appliquer progressivement la réalité des prix en orientant les subventions vers les familles nécessiteuses pour qu'elles puissent supporter la réalité des prix des produits de consommation. A noter que la Caisse générale de compensation supporte actuellement la différence entre le prix de vente réel et celui appliqué au détail. Cette compensation concerne les produits de base comme la semoule, les pâtes, le pain, le sucre, l'huile végétale. Les prix des matières premières connaissent des fluctuations sur le marché mondial avec des révisions à la hausse de temps à autre, ce qui cause des pressions sur le budget de l'Etat appelé à fournir ces matières à tout moment quel que soit leur prix de vente à l'extérieur. La réduction du déficit budgétaire ne peut se faire que par la rationalisation des dépenses en assurant une gestion adéquate des deniers publics. Une partie des revenus obtenus par l'Etat devrait être orientée vers les projets de développement dans les régions pour stimuler les activités socio-économiques. Réduire la masse salariale Il est question également de réduire la masse salariale en vue de diminuer la pression sur le budget. La Tunisie a, d'ailleurs, suspendu les recrutements dans la Fonction publique depuis des années — sauf dans les secteurs sensibles et stratégiques comme la Défense et l'Intérieur, la Santé — dans le but de contenir la masse salariale dans des proportions raisonnable. Cependant, le volume de cette masse salariale demeure encore élevé et il faut trouver des solutions pour la réduire dans les meilleurs délais. Pour ce qui concerne la restructuration des entreprises publiques, l'idéal serait, selon le FMI, de privatiser les entreprises opérant dans un environnement concurrentiel. A défaut de cela, il est possible d'assurer la restructuration de ces entreprises boîteuses en injectant des fonds pour les remettre sur pied et les rendre plus rentables et efficientes. Un plan social pourrait être exécuté en vue d'alléger l'effectif et diminuer la pression sur le budget. Plusieurs entreprises souffrent de déséquilibre financier, notamment celles qui opèrent dans le secteur du transport comme Tunisair, les sociétés de transports régionaux, la Sncft et autres. Par ailleurs, la couverture sociale doit être étendue à tous les secteurs d'activités économiques en intégrant le secteur informel dans le secteur légal pour régulariser la situation de ces milliers de travailleurs qui ne sont pas encore inscrits dans le régime légal de sécurité sociale. Cette démarche va permettre d'améliorer les revenus des caisses sociales et d'offrir aux travailleurs des avantages sociaux dont les soins et la santé de base ainsi que les pensions de retraite. Enfin, un intérêt sera donné aux couches vulnérables et à revenu limité en leur accordant des subventions leur permettant d'améliorer leur niveau de vie. Les familles appartenant à cette catégorie seront aidés également en vue de monter leur microprojet dans leur région et de compter sur leurs propres efforts pour assurer des revenus et vivre dignement en s'adonnant à l'un des secteurs sélectionnés comme l'agriculture, le commerce, les services et l'artisanat.