L'initiative entreprise par Lotfi Zitoun, l'ancien conseiller spécial du président d'Ennahdha, dans l'objectif de réconcilier Rached Ghannouchi, président du parti de Montplaisir et du Parlement, et le Chef de l'Etat, Kaïs Saïed, a-t-elle réussi à rouvrir les portes du dialogue rompu entre Carthage et Le Bardo ainsi que Montplaisir depuis plus de six mois déjà ? C'est la question que l'ensemble des acteurs du paysage politique et civil national se posent en suivant les conclusions auxquelles a abouti la rencontre entre Lotfi Zitoun et le Président de la République et couronnée par l'invitation lancée par le locataire du palais de Carthage au président d'Ennahdha pour le rencontrer afin qu'ils examinent ensemble les questions de l'heure, plus particulièrement la rupture du dialogue entre les trois présidences et peut-être pour convenir sur les conditions dans lesquelles se déroulera le tant attendu Dialogue national à l'organisation duquel l'Ugtt reste toujours accrochée sous la supervision du Chef de l'Etat. Et la rencontre du réconciliateur Monsieur bons offices Lotfi Zitoun avec Noureddine Taboubi, secrétaire général de l'Ugtt, dans le but de réconcilier ce dernier et les membres du bureau exécutif de la centrale syndicale avec le président de la République, revenu à de meilleurs sentiments avec les syndicalistes mécontents de ses dernières déclarations, est à considérer aussi comme un pas sérieux sur la voie de l'apaisement général dont les Tunisiens ont grandement besoin en cette période de tumulte, de méfiance et de suspicion partagées et de rupture menaçant les équilibres déjà fragiles et que plusieurs parties s'ingénient à faire éclater de jour en jour. L'heure a-t-elle, enfin, sonné pour que la voix de la raison l'emporte sur celle qui cherche à faire perdurer la division et la discorde ? On s'interroge et on espère une réponse positive dans les plus brefs délais.