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AU FIL DE L'ACTU: Mélange tragicomique
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 08 - 2021

Que peut-il y avoir de pire pour un parti religieux que d'écoper du label de « faux dévot » ? C'est de voir ses premiers responsables et adhérents dissoner dans sa chorale. Depuis l'entrées en vigueur des décisions prises par le Président Kaïs Saïed (gel des activités du Parlement pour un mois et levée d'immunité de tous les députés), lesdits dirigeants du parti islamiste envahissent, sans retenue aucune, l'espace médiatique, les réseaux sociaux et les différentes plateformes de chat, y compris « Clubhouse », application pour lancer des conversations en direct, sans photos ni vidéos.
C'est cette même plateforme qui a abrité les dernières 24 heures un surprenant échange opposant une femme voilée, une supposée conservatrice et dévote jusqu'à la lie et un « impie » qui profère, souvent et sans scrupule, des propos outrageux. Un échange qui ne cesse de défrayer la chronique sur le web.
Long détour pour revenir au point de départ
Ici, la réponse à la question de savoir pourquoi un tel échange entre Yamina Zoghlami et Jalel Brik interpelle et intrigue, invite à réfléchir sur ce long détour qui a duré une décennie ou presque pour revenir au point de départ : dogmatisme religieux, instrumentalisation politique et manipulation des masses.
Le processus enclenché en Tunisie ces dix dernières années est, à bien des égards, absurde et remet au goût du jour la banalité du mal. Que l'on se soulève pour chasser un dictateur. Que le dictateur soit remplacé par la démocratie. Que la démocratie soit remplacée par des islamistes. Que les islamistes jouent toutes leurs cartes, s'usent au pouvoir et peinent, in fine, à hypnotiser les masses en leur promettant une place dans le paradis. Tout cela relève de l'absurde et prouve encore une fois, que tout débat sur la démocratie ou encore sur la dictature a été faussé sous nos cieux.
Durant l'ère Ben Ali, on est resté immobile et l'on s'est enfoncé. Un 14 janvier, on s'est insurgé et l'on est tombé plus profondément. À quoi sert, donc, la révolution chez nous, si ce n'est à monter un bateau, à jacasser comme une pie ? Pourquoi notre navire coule dans tous les sens ? À qui la faute, alors ? Aux gouvernants successifs qui n'ont pas appris à mieux connaître comme il se doit leur peuple ou aux gouvernés qui votent mal les dirigeants de leur cité ?
Vaines divagations de derviche
On a tout essayé : les progressistes, la droite, la gauche, les islamistes. Mais de tout temps et avec toutes les formations, alors que la population souffre à tous les étages de la société, ses dirigeants mènent la belle vie, ignorant la misère des foules. Comme l'a un jour diagnostiqué le penseur Hichem Jaiet, il n'y a pas eu un seul qui soit capable de cerner les maux globaux du pays. Ils ont tous pêché en eau trouble et ils se sont discrédités. Sans projets, ils ont tous cherché à tromper le peuple et ils ont été casés. Imposteurs.
Si les progressistes et compagnies ont échoué c'est parce qu'ils ont omis que « la tradition » est, beaucoup plus que la religion, « un élément permanent de la personnalité base arabo-musulmane ». Si les islamistes se montrent les moins cotés aujourd'hui, c'est en raison de leur conduite tyrannique. Mais n'a-t-on pas dit un jour que « les excès de la liberté mènent au despotisme, mais que les excès de la tyrannie ne mènent qu'à la tyrannie ?»
Dix ans au pouvoir, les islamistes de Tunisie auraient ignoré que l'islam est la passion du prochain et que « l'économie est le domaine favori de l'ouverture sur le prochain ». Ils ont ignoré les pauvres, ils n'ont pas donné à manger aux miséreux. Ils ont pavané et refusé leurs outils aux prochains. Et ils en ont payé le lourd tribut.
Morale de l'histoire : pousser le peuple à choisir entre la semoule et la démocratie, brouiller les cartes, s'adonner à des divagations de derviche, cela peut fonctionner momentanément, périodiquement, mais pas si longtemps. Car l'histoire prouve qu'il est quasiment impossible de briser l'esprit d'un peuple. Le mouvement du 25 juillet en est la preuve la plus éclatante.


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