Quelque chose devrait survenir le 17 décembre prochain. En tout cas, les indices émanant de Carthage et déclarés par Kaïs Saïed lui-même le démontrent bien. L'atmosphère qui règne et le fossé qui se creuse chaque jour entre le Président et tous les acteurs politiques et institutionnels prédisent qu'il passerait à l'action pour annoncer son projet de relance du pays. On n'attend pas que des mesures politiques, mais aussi des mesures économiques engageantes qui aident à passer outre le marasme économique actuel. Allons-nous vers la destitution de listes électorales et par là même vers la dissolution du Parlement ? Saïed va-t-il toucher le corps de la magistrature ? Et les dossiers de corruption et le fameux projet d'amnistie à proposer aux hommes d'affaires impliqués? Sans oublier les réformes du système politique et électoral. Que d'attentes sur fond de suspicion ! Car depuis le 25 juillet et le séisme politique imposé, on n'a pas vu un changement concret et édifiant. Le Président continue d'aller dans sa voie, dans son approche qui ne passe pas par les intermédiaires classiques, notamment les partis politiques. Il a marqué, même avec une certaine lenteur, son territoire. C'est que les adversaires de Saïed n'ont pas compris, ou font semblant de ne pas comprendre, qu'il n'entend rien leur concéder. Ils continuent leur bras de fer avec lui, mais lui ne bronche pas. Ses éventuelles décisions du 17 décembre vont devoir lever beaucoup d'ambiguïté et de suspicion surtout auprès des bailleurs de fonds internationaux qui exigent une visibilité et une capacité à imposer des choix douloureux. Le chemin est encore long et épineux pour tout le monde. Peut-être que Saïed gagnerait des points en sa faveur, mais ce qui compte, c'est surtout appliquer ce qu'il proposerait et aussi réussir à avoir l'adhésion d'un grand nombre d'acteurs en Tunisie. Méfiance tout de même, on retient notre souffle.