Mouiller le maillot et défendre les couleurs nationales : voilà des valeurs qu'on a cru perdre à jamais ces dernières années. Les entraînements de dimanche dernier ont pris un certain retard le temps que Mohamed Dräger rejoigne le terrain. Aussitôt arrivé à Doha, Mohamed Dräger est allé directement de l'aéroport pour prendre part aux entraînements. C'était la dernière séance en prévision du dernier match du 1er tour contre les Emirats arabes unis. Un match où le mot d'ordre était la victoire et rien que la victoire avec une condition essentielle : garder les filets vierges afin d'avoir un meilleur «goal difference», critère essentiel pour la qualification aux quarts de finale. Pour ce faire, il fallait rééquilibrer la défense, un compartiment qui a beaucoup souffert lors du match précédent contre la Syrie. C'est que Ghailene Chaâlali a échoué, entre autres, dans le rôle d'arrière droit, sans compter la bavure de Ferjani Sassi, à l'origine du premier but syrien. Farouk Ben Mustapha n'a pas rempli sa mission correctement non plus. Pour remédier à tout cela, le staff technique national a trouvé en Mohamed Dräger la solution à tous les maux de la défense. Car il ne suffisait pas d'aligner Moez Hassen dans les bois du moment que le premier rideau défensif ne fonctionnait pas. Un premier rideau défensif qui a retrouvé son efficacité avec le retour de Ghailene Chaâlali. Il ne restait que de trouver la bonne personne pour le poste d'arrière droit. Utile, défensivement et... offensivement Chaâlali est efficace seulement quand il évolue dans son registre, celui de milieu de terrain. Il ne fallait pas lui demander plus. C'est pourquoi l'arrivée de Dräger a constitué la solution à tous les maux de la défense. Le premier rideau défensif, mais aussi le flanc droit de la défense ont retrouvé leur équilibre avec l'arrivée de Dräger, mais pas seulement. En phase offensive, l'équilibre a été également retrouvé sur les couloirs grâce aux montées régulières de Mohamed Dräger qui a contribué massivement aux efforts de ses camarades de l'attaque. Par ailleurs, il n'était pas loin lorsque Seifeddine Jaziri, a inscrit le but de la victoire. Bref, Mohamed Dräger est utile à la sélection nationale défensivement, mais aussi offensivement. Un joueur qui a rejoint Doha aussitôt qu'il a pu se libérer de son club. Mouiller le maillot et défendre les couleurs nationales : voilà des valeurs qu'on a cru perdre à jamais ces dernières années avec des joueurs qui débarquaient en équipe nationale comme dans un club de vacances. Mohamed Dräger est venu rappeler avec insistance: l'appartenance à la nation, c'est dans le cœur qu'on la porte qu'on soit né au pays ou pas. Sur le plan professionnel, il a démontré qu'un footballeur doit être prêt mentalement et physiquement. Et ce n'est pas la fatigue d'un voyage par avion ou le fait d'avoir été sollicité en club qui empêche un international de répondre à l'appel du devoir. Une leçon donnée à ses camarades binationaux qui, pour un certain nombre d'entre eux, appartenir à la sélection nationale du pays de leurs origines est tout juste bon pour le CV. On a bien vu des joueurs ces derniers temps excellant en club et traînant les jambes en sélection. L'équipe nationale est avant tout une affaire d'appartenance. Dräger est venu le rappeler à ses camarades, mais aussi à un staff technique national qui n'arrive toujours pas à imposer son autorité en faisant appel aux mêmes. Et tant pis s'ils traînent les jambes. L'essentiel est de ne pas perturber les équilibres sacrés au risque de perdre sa place.