Le premier, une jeune pépite qui s'impose au sein de la sélection. Le deuxième a fait la différence à peine un quart d'heure après son entrée. Le troisième, un modèle à suivre en termes de professionnalisme et de sentiment d'appartenance à la nation. Il n'y a peut-être pas des stars en équipe nationale. Il n'y a pas non plus des internationaux qui évoluent dans des clubs européens de premier rang. Mais ce qui a toujours existé, par contre, au sein du Club de Tunisie, c'est l'état d'esprit collectif. Un état d'esprit entaché ces derniers temps par l'affaire Hannibal Mejbri. Les spécialistes et même le « supporter lambda » ont fait le rapprochement : faisant des appels de balle, Mejbri a été ignoré par ses coéquipiers lors des quarts de finale disputés contre Oman. Et même si le service de la communication de la FTF s'est dépêché à diffuser une photo de groupe où Mejbri apparaît souriant entouré de ses camarades, les faits sont là. Heureusement que l'affaire Mejbri a été un épisode de courte durée et que les choses sont revenues à la normale à l'occasion de la demi-finale disputée avant-hier contre l'Egypte. Car le jeune sociétaire de Manchester United a du talent à revendre, outre sa générosité dans l'effort. Rien qu'avant-hier contre l'Egypte, il ne s'est pas contenté de son rôle offensif. Il a parcouru le terrain en longueur et en largeur apportant son concours à ses camarades en phase défensive. Ce qui le distingue aussi, c'est aussi son professionnalisme malgré son jeune âge. Il a accepté la décision de son coach de le faire remplacer à la fin du match alors qu'il avait encore envie de jouer. Il avait surtout encore des ressources pour continuer à jouer. L'expérience qui parle... Sur- le-champ, on ne comprenait pas le remplacement de Mejbri par Sliti. Ce n'est pas que Sliti ne méritait pas de faire son entrée. Au contraire, il aurait dû être titularisé. Mais que dire : le sélectionneur national n'a pas osé faire sortir un autre joueur-cadre, Ghaylène Chaâlali notamment. Cela dit, c'est l'expérience qui parle quand on évoque Naïm Sliti. Les faits sont là : Il a fait la différence à peine un quart d'après son entrée. Un coup franc direct magistralement tiré et Souliya, voulant dégager la balle de la tête, a trompé son propre gardien. Naïm Sliti : voilà un joueur-cadre, de surcroît expérimenté, indispensable à l'équipe de Tunisie. Le sentiment d'appartenance, l'appel du devoir Aligné come excentré droit, Mohamed Dräger a été aussi utile que lorsqu'il avait occupé le poste d'arrière droit en remplacement de Hamza Mathlouthi quand ce dernier avant attrapé le virus du covid-19. Arrivé la veille à Doha, il avait contribué activement à la qualification de l'équipe de Tunisie aux quarts de finale de la Coupe arabe. Il avait surtout enlevé une épine du pied de Mondher Kebaïer en étant un arrière droit de métier. Avant-hier, il a fait mieux. Outre sa contribution au premier rideau défensif, il a excellé par ses montées régulières. Bref, Dräger est un footballeur professionnel au vrai sens du terme. Un exemple à suivre pour ses équipiers, les jeunes comme les anciens, aussi. Le sentiment d'appartenance à une nation, l'appel du devoir : autant de valeurs qu'on a cru perdre en sélection nationale chez les binationaux ces dernières années. Mohamed Dräger est venu les rappeler.