La tutelle, la douane et la FTF présentent chacune sa version des faits, arguments à l'appui. Au final, c'est la sélection nationale qui sort perdante de cette affaire. Avec du bon sens et de la volonté pour bien faire les choses avec pour seul objectif de servir l'intérêt suprême de la sélection nationale et, de surcroît, servir la nation : cette affaire d'équipements et de maillots n'aurait pas eu lieu. Mais que faire ? L'affaire des équipements et des maillots officiels de l'équipe nationale en prévision de la CAN est un nouvel épisode de la gestion « chaotique » des affaires publiques. On a l'impression que l'Etat est fragmenté en institutions qui naviguent à vue. Chez nous, on n'en est pas encore là et notre jeune démocratie peine à se mettre debout. L'affaire des équipements de l'équipe nationale de football est venue le confirmer. Au lieu de s'accorder à l'avance sur le fondement juridique de la chose, le ministère de la Jeunesse et des Sports, la Fédération tunisienne de football et même la douane tunisienne ont livré, chacune, sa version des faits. La douane tunisienne a nié retenir dans ses dépôts des équipements ou des maillots appartenant à la FTF. De son côté, l'instance fédérale a fait savoir qu'en date du 5 novembre 2021, sa commission d'urgence a demandé le refoulement de toute la marchandise envoyée par son équipementier et retenue dans les dépôts de la douane le temps de revoir le contrat qui lie les deux parties. Un nouveau contrat sous forme de don. Or, pour exonérer une marchandise importée sous forme de don, il ne faut pas qu'il y ait en contrepartie un bail de sponsoring, ce qui explique le refus des ministères des Finances et de la Jeunesse et des Sports de laisser passer les équipements et les maillots sans payer les 150.000D de taxes douanières. Par ailleurs, la FTF a proposé à la tutelle de passer par un équipementier local pour pouvoir bénéficier de l'exonération. Bref, une affaire financière et juridique qui se défend sur le fond et où le ministère des Finances ne fait qu'appliquer la loi et les règlements en vigueur. Sauf que les parties prenantes auraient dû s'y prendre à l'avance et avec beaucoup de souplesse pour éviter que l'équipe nationale de football se trouve privée de ses équipements et de ses maillots officiels de la CAN 2021. On aurait dû trouver une solution alternative et régler l'affaire après la CAN. Les Olympiques à la rescousse Laissons les finances de côté et parlons football. Suite à l'annulation du match amical contre la Sierra Leone qui ne peut arriver au Cameroun à temps, le staff technique national a décidé de convoquer 7 joueurs olympiques en vue d'un match d'application. Les 7 joueurs olympiques convoqués jeudi soir sont : Farouk Mimouni, Zied Berrima, Mohamed Amine Ben Zghada, Chiheb Laabidi, Alaa Ghram, Fares Neji et Chawki Ben Khedher. Programmer un seul match amical est insuffisant pour préparer un tournoi de grande envergure de la trempe de la CAN. Que dire d'un simple match d'application ! Mais c'est toujours mieux que rien. Maintenant que le mal est fait, croisons les doigts pour que les choses se passent au mieux pour notre team national durant le tournoi continental. Avec les cas covid, le limogeage de l'entraîneur-adjoint qui en dit long sur l'ambiance qui régnait au sein de la sélection à quelques jours du coup d'envoi du tournoi continental, la blessure musculaire de Firas Belarbi et l'affaire des équipements et des maillots officiels venue enfoncer le clou, se qualifier au second tour de la CAN du Cameroun serait un exploit. Photo de la FTF