Plutôt évidente, la question a beau être actuelle, réelle, elle a de plus en plus la réponse adéquate : des actes criminels, la politique de la terre brûlée et l'esprit complotiste, qui ne manquent pas à chaque fois de réveiller le spectre de la désunion et le sentiment de mépris. Ils sont derrière la vague d'incendies qui a touché différentes régions de la République, dans des endroits habités et inhabités et qui ne peut être en aucun cas provoquée par la hausse des températures ou l'absence de mécanismes et de mesures de sécurité nécessaires dans les installations. Rien qu'entre mercredi et jeudi, les unités de la Protection civile ont enregistré 63 incendies, heureusement tous maîtrisés. Il faut dire que ce n'est pas la première fois que certaines parties recourent à ce genre de manœuvre sans que les suspects ne répondent de leurs actes et sans qu'il n'y ait de retour sur les résultats des investigations. Si un tel scénario demeure ainsi hypothétique, il rappelle que pour arriver à leurs fins, certains partis politiques, aussi soucieux qu'ils puissent l'être par la soif de pouvoir, cherchent à faire leur promotion au détriment des intérêts les plus élémentaires de la Tunisie et des Tunisiens. Le profil vague, l'image clichée, ils y perdent en crédibilité et encore davantage en épaisseur politique. Se rendent-ils compte que par leurs actes et leurs discours, ils ne font qu'attiser la colère des Tunisiens ? Au-delà de ce qu'ils laissent entrevoir, c'est encore la manière et le style, décrits comme un signe de désaveu et dans lesquels ni les arguments, ni la réflexion ne tiennent, qui cristallisent les tensions et les critiques. Un discours et une méthode qui ne séduisent plus. Voilà comme le paysage politique s'isole de plus en plus, voilà comment les Tunisiens lui tournent le dos. L'une des erreurs fatales de ces partis politiques est de conserver ce ton péremptoire et impérieux, de continuer à apparaître comme ceux de qui dépend l'avenir du pays. Ce côté trompeur a fini par exaspérer la majorité écrasante de la population. Des Tunisiens et des Tunisiennes qui, en dépit de la crise à la fois politique, économique et sociale, continuent d'aspirer au bon sens de la classe politique. Tout cela ne les empêche pas cependant de réaliser que ceux à qui ils avaient fait confiance tout le long de la décennie noire sont pires que ce qu'ils continuent à faire croire. Il est nécessaire aujourd'hui que les responsabilités soient délimitées, que la justice soit ferme au sujet de la vague d'incendies dont le timing et la simultanéité ne sont en aucun cas innocents. En somme, prendre la mesure de la gravité de ces actes criminels.