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«J'aurais voulu être un artiste» d'Omar Bey: Comme une toile d'araignée
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 06 - 2022

Il est hors norme, hors sentiers, hors galerie, il prend place dans son atelier dans un ancien palais au fond d'un couloir sombre au bord de mer. Le temps s'arrête dans son atelier, un lieu qu'il habite avec des œuvres nées in situ. Omar Bey se questionne, s'interroge, pose un postulat, souhait ou regret : j'aurais voulu être un artiste...Questionnement sur son statut d'artiste, la place qu'occupe l'art, son rôle, son identité, sa forme, sa pratique…
Dans cet atelier quasi nu de toute trace conventionnelle, de ce lieu hors du temps, témoin d'un temps passé, figé. L'empreinte d'un faste laisse une mémoire en miettes et lui, dans ce délabrement, il tisse.
Les œuvres se fixent telles des toiles d'araignée, les lignes sont précises et nettes, pénétrées par le vide, le colosse manipule des fils de fer au gré de son imaginaire. L'idée se concrétise en images autour d'un élément central, un personnage, un animal, un objet...
Un fil de fer aussi malléable qu'un concept, qu'un imaginaire, qui se forge, se tord et se tend au gré du bon vouloir de l'artiste qu'une envie guide au centre d'un cercle. Il s'inflige des limites pour les transgresser, dresse un mur pour en casser des morceaux, s'impose un médium, pas toujours malléable qu'il détourne.
Sa main est quasi omniprésente, celle de l'artiste, mais fortement marquée par celle de l'artisan. Avec son rapport particulier au matériau, il exhibe sa main dans une sorte de mise en abîme d'une partie de soi. Elle est là, pour témoigner de son passage, de son action qui pourrait se poursuivre, reprendre à n'importe quel moment et d'une poignée et d'une pince pourra froisser le tout pour reprendre de nouveau. D'une main qui crée, qui travaille, qui s'écorche et fait naître, sort le «melting-pot» qui libère les corps à défier la loi de l'attraction, ils virevoltent au gré des amours libres, d'une libido exposée au regard.
Pour «J'aurais voulu être un artiste», Omar Bey nous mène par la main, n'y va pas par quatre chemins, la force de son propos réside dans la simplicité du discours, sa naïveté même et dans la complexité de sa composition. «Immobilisme de masse» place des oiseaux dans une trame de fer. Les mailles larges de cette structure deviennent des niches pour les volatiles. Agencés dans un équilibre et un ordre parfait avec leurs œufs comme point de liaison, ils se figent dans une posture immuable. Seul un, en haut de la tour, déploie les ailes pour quitter ce moule. Sans y arriver pour autant...
Dans chaque œuvre, Omar place un élément de censure, de violence, ou de répression, qui cohabite dans une composition chaotique avec un bestiaire improbable : minotaure, animaux sauvages, volatiles, animaux de basse-cour, tous pris au piège du fil de fer, et des contours dans lequel ils se débattent tous.
Et dans le mur de briques émaillé d'un bleu éclatant, un colosse se dessine en découpe précise. Un sumo au masque d'artiste qui affronte le monde à lui seul : «Artistic fighter», un combattant qui affronte le monde, exhibe sa force et déploie ses bras et ses jambes pour occuper l'espace qui lui est dédié ou qui vient tout juste de défoncer.
Dans cette diversité de démarche et cette multitude de médium, se dégage une unicité particulière. Vouloir s'adresser au monde dans la plus vive des manières avec des matériaux pauvres qui expriment à eux seuls un discours et un positionnement. Omar Bey s'adresse tout particulièrement à lui-même, questionne son statut, interroge sa pratique et cogite le sens et la finalité. Et dans cette quête mi-intellectuelle, mi- physique et matérielle, nous nous retrouvons au centre d'une belle agitation créative qui nous fait adhérer à un univers propre et personnel, comme s'il était le nôtre. L'étrange est bien caché dans le visible et l'accessible, l'horreur est une couche parmi d'autres qui ne se révèle qu'à la bonne distance de l'œuvre au sens propre comme au figuré.


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