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Tourisme – Marché algérien | Tarek Lassadi, CEO d'une agence de voyages en ligne, à La Presse : «À la recherche d'un tourisme moderne et rentable»
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 06 - 2022

Elaborer du tourisme sur internet est un nouveau scoop intelligent qui facilite les voyages et l'initiation. Le e-tourisme est une résolution qui offre le gain de temps et d'argent en voyageant de manière smart. Aujourd'hui, cette empreinte historique nous donne des devoirs, celle de continuer à exercer notre leadership au service du pays dans une période trouble et capitale pour le tourisme national. Tarek Lassadi, CEO d'une agence de voyages en ligne, met le doigt sur ce sujet en donnant plus d'informations.
Quelles sont les problématiques qui entravent le développement du secteur touristique, en général, et la promotion de la destination Tunisie ?
Malheureusement, depuis des décennies, on ne peut plus parler de stratégie ni de vision, et quand il n' y a pas de stratégie, c'est clair qu'il n'y a pas de volonté pour faire de ce pays une vraie destination touristique moderne et rentable.
Si on avait un minimum de volonté : comment se taire face à une dégradation catastrophique de l'environnement dans ce pays ? Comment se taire face à l'anarchie totale liée à l'urbanisme dans toutes nos villes sans exception ? Aucune ville n'est épargnée, même les quartiers les plus huppés de la capitale. Le plastique est partout, les trottoirs sont impraticables ou inexistants, les odeurs sont insupportables.
Comment se taire face à la situation chaotique de nos aéroports et à leur tête l'aéroport de Tunis-Carthage ? A noter que nos touristes peuvent mettre plus de deux heures d'attente (entre contrôle de police, douane, attente bagage.), contre 15 à 20 minutes dans des pays touristiques comme la Turquie, le Mexique, la Thaïlande…
Le manque d'attractivité de la destination, la chute de notre NPS ( Net Promo-ter Score), la situation de nos aéroports, l'incapacité d'exécuter le plan de restructuration de la compagnie nationale Tunisair, qui bloque toute espérance liée à la libéralisation du ciel et au lancement de l'Open Sky, paralysent le développement de ce secteur. Notre incapacité de sortir de ce cliché de destination balnéaire cheap, qui ne fonctionne que deux mois sur l'année. On n'a pas pu déclencher d'autres pistes d'un tourisme moderne, responsable, beaucoup plus rentable ayant une grande valeur ajoutée sur l'économie du pays, mais aussi sur la communauté. On connaît tout le potentiel de notre patrimoine…
Ajoutons à cela l'absence de vision, le désengagement presque total au plus haut sommet de l'Etat.
Comment se porte actuellement le secteur touristique en Tunisie ?
Sincèrement, nous passons par la pire crise de l'histoire du tourisme tunisien. On n'a jamais été aussi démoralisé. L'avenir est incertain et nous ne voyons aucune prémice à l'horizon pour le changement.
Qu'en est-il du taux d'occupation hôtelière en Tunisie ?
Je vais vous donner juste quelques chiffres pour mieux comprendre la situation : en 2019, le tourisme tunisien a généré une recette de 1.9 milliard de dollars contre 2.4 milliards de dollars en 2010, or en 2019 les arrivées touristiques étaient de 7.8 M de touristes, contre 9.4 M de touristes en 2010. Plus de touristes, moins de recettes. En parallèle, une surchauffe des prix des achats consommés, qui avoisine les 70% de 2010 à 2020.
Nos hôtels se construisent pour des montants de 60 à 120 millions de dinars, et nous vendons la chambre à 20 et 40 euros la chambre pendant l'hiver (6 mois sur l'année).
On connaît tous la maladie chronique de l'endettement de notre parc hôtelier. Tout est à revoir de ce côté. La Tunisie est le paradis des smicards européens, c'est bien, mais ce n'est pas suffisant pour faire de la Tunisie une destination touristique rentable !
Quels sont, d'après vous, les plans d'action qu'il faudrait mettre en œuvre pour développer ce secteur et améliorer ses indicateurs ?
Pour la rentabilité du secteur (surtout hôtelier), on sait maintenant que l'investissement initial est lourd. Il n'est pas en adéquation avec les prix pratiqués dans le secteur. Il faut soit réviser à la baisse d'une manière drastique, la taille des investissements, soit réviser, à la hausse les prix pratiqués. Pour ce faire, nous devons impérativement adopter une approche TQM (total quality management), pour améliorer la recette moyenne par touriste.
Quant à la mauvaise gestion et au modèle de gouvernance, il faut une mise à niveau du modèle de gouvernance, regrouper certaines structures hôtelières, passer d'un modèle de management artisanal et familial à un modèle industriel basé sur la transparence et la rentabilité.
La saisonnalité aiguë qu'on ne pourra corriger qu'avec l'étalement de la saison sur les 12 mois de l'année. Pendant juillet et août, tous nos hôtels sont complets car le produit est en adéquation avec la cible client, et pendant neuf mois, notre destination n'arrive pas à séduire une autre cible de clientèle. Il est urgent de réadapter le produit, pour ces 9 mois en faisant un focus sur l'activité ''Mice'', multiplier les projets para-touristiques, remettre le pays sur la carte des destinations culturelles, multiplier les salons à thèmeS, renforcer notre position pour le tourisme de santé, faire revivre nos golfs et casinos...
Notre tourisme a été, depuis ses débuts, intimement lié au transport aérien. Quand Tunisair va bien, le tourisme va bien ! Ce n'est pas nécessairement une bonne chose. Sauf que pour emprunter d'autres pistes comme le lancement de l'open sky, le retard de la restructuration de la compagnie nationale reste un handicap majeur face au recrutement d'une autre cible de clients que Tunisair n'arrivera pas à ramener.
Ce sont des clients connectés, sensibles au prix, qui achètent de courts séjours et week-ends, et veulent être libres sur les lieux de séjour, consommateurs de prestations para-touristiques... Il est important et urgent de redresser cette compagnie, qui présente aujourd'hui un vrai frein pour le secteur.
Il est nécessaire de faire acte d'innovation en promouvant nos régions.
On pourra positionner de nouveau la destination sur la carte touristique mondiale si on arrive à assainir le climat des affaires, et surtout esquisser enfin une vraie vision sur le long terme.


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