Il n'est plus question (surtout dans le Grand Tunis) de qualité moyenne de transport urbain. On vit en ce moment la dégradation totale des services du transport public en premier lieu, mais aussi privé. Il faut voir comment les Tunisiens débarquent à leur travail et rentrent chez eux le soir pour mesurer la peine et le calvaire quotidiens qu'ils subissent. Le transport est aujourd'hui dans une défaillance effrayante de l'avis même des grandes sociétés publiques dont le personnel déplore le délabrement du matériel et les soucis financiers. Concrètement, ce sont des milliers de Tunisiens qui endurent toutes les peines du monde à attendre le bus, le train, le métro et aussi le taxi matin et soir (les heures de pointe) sans qu'il y ait une offre respectable. Pire, ce sont des conditions indignes et inhumaines dans lesquelles les citoyens prennent les moyens de transport. Motif ? Une inadéquation entre l'offre de moins en moins consistante et une demande de plus en plus croissante. Avec un parc automobile considérable, le problème n'est pas résolu pour une frange des Tunisiens non motorisés et tenus d'emprunter les moyens de transport public. Où sont la planification et les prévisions dans ce cas ? Pourquoi le ministère du Transport n'a pas investi dans un matériel nouveau en recourant à des partenariats avec des pays prêts à le faire ? Pourquoi les sociétés de transport public accumulent les pertes sans que les gouvernements n'agissent pour arrêter l'hémorragie ? Il va de soi que le transport est un indicateur significatif du degré de développement d'un pays et de sa compétitivité internationale. En Tunisie, nous sommes de plus en plus en retard dans ce domaine où d'autres pays voisins ont investi des fonds importants et nous ont dépassés. La faute incombe, en grande partie, au pouvoir public et aux dirigeants de ces sociétés mal gérées. On n'a pas saisi peut-être que si l'on mise sur le transport, d'autres secteurs suivront avec un effet d'entraînement positif sans aucun doute. Alors, il faudrait sauver les Tunisiens de leur calvaire quotidien et penser à revoir la politique du transport avec, à la clé, des mesures urgentes pour le Grand Tunis en premier lieu. Le matériel utilisé, la fréquence des voyages, l'entretien, tout cela doit être résolu et au plus vite. Même de petites actions qui réduiraient les délais et amélioreraient les conditions du transport feront beaucoup de bien. En attendant de gros investissements de remplacement et d'innovation du parc actuel vétuste et saturé depuis des années. SVP, libérez les Tunisiens de cette hantise quotidienne.