A l'occasion de cette Coupe du monde qui se déroule, pour la première fois, dans un pays arabe, rarement on a vu une telle mobilisation du public tunisien à l'étranger, depuis le Mondial France 1998. Localement, l'engouement pour l'équipe nationale reste intact. En Tunisie, commerces, cafés, hôtels et restaurants sont à l'affût pour brasser du monde et inviter plus d'un à consommer, en payant en monnaies sonnantes et trébuchantes. Mieux encore, avec la bonne tenue de la sélection nationale et des pays arabes et voisins, place à l'euphorie. Un concert de klaxons a envahi les artères de la capitale Tunis, suite à la victoire des Saoudiens face à l'Argentine de Messi. Au Qatar, on ne compte plus les drapeaux de la Tunisie, dans tous les stades. Cela même en dehors des matchs de la Tunisie parce que, comme l'a relevé le président italo-suisse de la Fifa, Gianni Infantino, les Tunisiens sont partout et largement mobilisés, avec une présence remarquable de la colonie algérienne, même si «El Khadhra» ne joue pas le Mondial qatari. L'espace d'une dizaine de jours au moins, jusqu'à mercredi prochain et un match de prestige face à la France, les Tunisiens, du Nord au Sud et aux quatre coins de la planète, auront les yeux rivés sur leurs écrans, pour soutenir à fond les Aigles de Carthage. Au moment où on écrit, on espère que la Tunisie dominera l'Australie, qui est loin d'être un foudre de guerre, en atteste son Waterloo face à la France. Les Aussies sont plus connus pour le rugby... Parce que le ballon rond est l'adrénaline des Tunisiens et de beaucoup de pays arabes et africains qui rêvent les yeux ouverts, durant ce Mondial, de grandes et petites surprises au Qatar. Passion intacte La magie du sport et du football reste forte, en particulier au cours de cet événement, le plus suivi de la planète avec les Jeux olympiques, et semble intacte. Femmes, hommes, enfants de tous âges exhibent leurs joies sur les réseaux sociaux. Véritable mines d'images et de vidéos sur la ferveur des supporters et fans du team Tunisie. On y voit l'une chantant l'hymne au stade Education City de Doha, avec une force et une envie de vaincre inébranlables. D'autres fans s'adonnent à cœur joie à des vidéos hilarantes et amusantes sur les péripéties du match. On apprend même que le maire du Kram, Fethi Laâyouni, a autorisé ses fonctionnaires à s'absenter, à titre exceptionnel, durant les heures de match de la Tunisie. Une mesure certes, populiste, mais qui émane sans doute de ce qui se passe dans une société japonaise, qui a accordé un temps libre à ses ouvriers pour suivre les rencontres de la Tunisie, notamment mardi dernier face au Danemark avec des écrans géants sur place. Une initiative valorisante et motivante à l'égard de son personnel, à condition qu'il reste sérieux et discipliné. Cette Coupe du monde a, en tout cas, le don de rapprocher les Tunisiens entre eux et de créer une ambiance joviale dans la société et la vie en communauté, puisqu'on les voit nombreux à porter fièrement le maillot national dans les cafés et les écoles, et rire aux éclats, avec l'expression d'une bonne humeur. D'ailleurs, les maillots officiels de la Tunisie avec les 3 tuniques, rouge, blanche et encore verte, pour le maillot "third" à l'écusson doré sont de bon goût et s'arrachent comme des petits pains au prix de 90 dt l'unité. Quand on vous dit que la passion est intacte!
