Comment allons-nous désormais commémorer l'agression terroriste et meurtrière perpétrée par les sionistes contre les peuples tunisien et palestinien frères, le 1er octobre 1985, à Hammam-Chatt (20 km au sud de Tunis). Eh bien, il faudrait imaginer une solution géniale qui devrait être à la hauteur de la gravité, de la symbolique, de l'importance historique et des retombées juridico-financières de l'évènement tragique. Un crime resté encore impuni. La raison est que l'on vient tout simplement d'effacer toute trace tangible dudit crime, au grand bonheur des sionistes et de leurs alliés. Le terrain, face à la mer qui abritait les vestiges du Q.G de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), lâchement bombardé, ce jour-là, par l'aviation sioniste, a été, en effet, réaménagé et divisé en quatre lots à bâtir. Pire, l'un d'entre eux a déjà été utilisé et une belle villa y trône déjà. L'année dernière jour pour jour, nous avions déjà attiré l'attention sur ces colonnes, de l'opinion publique sur le fait que le terrain en question présentait des changements, dont la disparition des vertiges du Q.G Propriété privée louée à l'époque à l'OLP, le bâtiment, partiellement rasé par les bombes, offrait quand même l'occasion de montrer, à ceux qui voulaient le savoir, une preuve irréfutable de la violence de l'agression et de la sauvagerie des sionistes. Ces derniers projetaient, ce jour-là, d'éliminer le leader Yasser Arafat, chef de l'OLP, et quelques-uns de ses collaborateurs. Ce dernier avait pu par un hasard de circonstances échapper au sort qui lui avait été réservé, mais les bombardements ont fait quand même 50 morts du côté palestinien et 18 du côté tunisien, cela sans compter les blessés, les dégâts matériels et l'énorme préjudice moral. Certains représentants de la société civile, tels que le centre Thaâlbi-Abou Jihad pour la fraternité tuniso-palestinienne, basé à Hammam-Chott, appelaient depuis des années l'Etat à œuvrer à l'édification sur les lieux d'un musée de l'événement. Ils avaient appelé aussi à transférer sur les lieux les dépouilles des martyrs tombés ce jour-là, ces dernières ayant été inhumées au cimetière situé à l'entrée nord de la ville de Hammam-Lif. Donc au lieu de racheter ladite propriété, et la réaménager de façon à faire d'elle l'un des hauts lieux de la mémoire commune tuniso-palestinienne, l'Etat a fait preuve d'une indifférence révoltante. Sous d'autres cieux, des lieux d'une valeur nettement moins importante auraient bénéficié d'une attention exceptionnelle.