Capable de mystifier les défenseurs adverses, il peut compter sur un toucher de balle particulièrement fin Ce n'est pas encore un phénomène unique dans le panorama de notre football. Mais depuis peu, personne comme lui, en Tunisie, n'est en mesure de susciter émotion et passion tout en se montrant engagé et appliqué. Lui, c'est le stratège de l'équipe nationale Hamza Lahmar, un artiste qui se veut pourtant sobre et surtout collectif sur le terrain. Face à l'Ouganda, il nous a régalés par ses passements de jambes, ses doubles contacts, sa vision de jeu, ses feintes de corps, son sens de l'anticipation, ses contrôles orientés et sa conduite balle au pied. Déjà admiré en mode inconditionné, depuis quelque temps déjà, la classe pure de ce joueur, par-dessus tout, en fait un symbole d'art et de poésie même. Il lui fallait pourtant du «coffre» comme on dit, une force d'esprit pour remonter de la difficulté à l'épanouissement. De Hammam-Sousse à la sélection en passant par l'Etoile, il a franchi les échelons graduellement et sûrement. Fascinant virtuose, Lahmar est un footballeur de la tête aux pieds: par sa taille moyenne, par sa très grande qualité technique, par son astuce et sa malice instinctives (de buteur notamment), par son art décisif du contre-pied, par la possession de l'arme absolue (vitesse, détente), et donc par son pouvoir d'accélération. Pétillant et stupéfiant ! À cela, il ajoute, sans jamais renier sa vocation de virtuose, mais dans le droit fil de l'évolution d'un champion intelligent, une claire vision collective du jeu, l'aptitude de la passe décisive et renversante et l'efficience sur les coups de pied arrêtés. A 26 ans, ce joueur, passé par Zarzis et l'ESHS avant de réintégrer l'Etoile, là où tout a commencé, est devenu, de fil en aiguille, l'indispensable maillon du Onze national. Nul doute que le milieu offensif tunisien n'est pas encore au sommet de son art. Il se bonifie juste au contact de ses coéquipiers et au gré des rencontres. Hier, face à l'Ouganda, c'est un Lahmar pétillant qui a régalé l'assistance. Dribbleur hors-pair capable de mystifier les meilleurs défenseurs adverses, il peut compter sur un toucher de balle particulièrement fin. Il faut dire, quitte à nous répéter, que sa petite taille est loin d'être un handicap. Pourquoi ? Parce qu'elle lui permet de rapidement changer de direction et d'être quasiment insaisissable. Si la rencontre d'hier est particulièrement représentative de son style et de sa classe, il manque peut-être à ce talent un certain sens du spectacle pour définitivement être catalogué. Un fait est certain toutefois. Hamza Lahmar maîtrise tout le registre du parfait joueur offensif. Aux côtés de l'autre pépite, Youssef Msakni, il constitue un atout et non des moindres pour le Team Tunisie.