Des compositions instrumentales qui nous ont fait embarquer dans l'univers de ce trio détonant, au gré de leurs voyages et de leurs rencontres... Au final, trois standing ovations ! C'est probablement l'un des meilleurs spectacles organisés pendant cette douzième édition de Mûsîqât. Cobario, un trio d'enfer venu tout droit de Vienne, pour la première fois en Tunisie, a, en effet, présenté un concert d'exception, jeudi dernier. Ça a volé haut pendant cette soirée au palais du Baron d'Erlanger, très haut même ! Le public venu nombreux, composé de mélomanes et de représentants de l'ambassade d'Autriche, s'est délecté d'une musique métissée et bien corsée. Plusieurs influences folks, celtiques, tsiganes, slaves, flamenco mêlées à la musique classique. Un «gypsy classique», recette dont seuls les créateurs détiennent le secret. Never stopping train, Alt wien, Vol de nuit, Deep alown sea, Balaton bum, Cobario, Goulash, Nice, que des compositions instrumentales qui nous ont fait embarquer dans l'univers de ce trio détonant, au gré de leurs voyages et de leurs rencontres. Chaque morceau a son histoire, simple ou anecdotique, que l'un des musiciens se plaît à raconter non sans un brin de malice : un paysage, un voyage ou même un chat ! Une histoire transposée dans un langage musical propre à Cobario... Ce n'est pas pour rien que le band a décroché deux fois le premier prix au festival international de Musique de rue à Ludwigsburg (2014 et 2016). Herwig Schaffner au violon et au piano, Georg Aichberg et Jacob Lackner à la guitare. Trois jeunes musiciens aux caractères bien trempés qui vous contaminent de bonne humeur dès la première note. Les trois jeunes virtuoses ont fait preuve d'une grande maîtrise et d'une grande aisance dans leur jeu, allant même à la théâtralisation, dosée d'un fin humour, de leur musique. Ils ont réussi à créer une atmosphère joyeuse et intimiste avec le public. Dès le premier morceau, le ton a été donné. Puis, le conducteur de la soirée a été voté par l'auditoire qui a opté pour des mélodies entraînantes. Ceci dit, la romance n'a pas été en reste. Et pour cause. Après la fin du concert et sous l'insistance du public, les artistes ont dû revenir sur scène deux fois pour présenter d'autres titres de leur répertoire. Au total, ils ont eu droit à trois standing ovations... Sacré Cobario !