50.000 fans du team Tunisie viendront, ce samedi, colorer le stade de Radès de rouge et blanc et n'attendre que la victoire, face à la Libye, équipe déjà éliminée. Avec brio et panache, ce serait plus beau... A une poignée de jours du match qualificatif du team Tunisie, face à son homologue libyen, supporters et observateurs ne peuvent envisager d'autre issue que la victoire finale face au dernier du groupe, ex æquo avec la Guinée. Le samedi 11 novembre, le match devrait avoir des allures d'apothéose, pour une infinité de raisons. Une victoire, à tout prix, sans penser au score de parité qui peut qualifier les Aigles de Carthage. Surtout ne pas tendre une oreille ou lancer un œil sur Kinshasa. La capitale congolaise abritera le même jour et à la même heure, le match de notre adversaire direct, la République Démocratique du Congo, face à la Guinée. Mais comme le football n'est pas une science exacte...ne l'oublions pas ! Chasser les démons de Maputo En 2009, l'équipe nationale, coachée alors par le Portugais Humberto Cuelho, l'avait appris à ses dépens. Après la débâcle du périple mozambicain, qui l'avait privée d'une superbe qualification au Mondial 2010 en Afrique du Sud, coiffée d'un cheveu par le Nigeria ; les Tunisiens sont bien conscients que rien n'est gagné, avant la fin des joutes. «Il ne faut pas vendre la peau de l'ours, avant de l'avoir tué». La Tunisie, à laquelle il suffisait, ce jour-là de gagner au Mozambique, par la plus petite des marges, s'était littéralement et lamentablement plantée face à un adversaire, qui défendait simplement sa place pour la coupe d'Afrique des nations, vu que cette édition qualifiait pour deux compétitions, à la fois, à titre exceptionnel... Depuis, ce fut une longue traversée du désert, avec un nouvel échec encore plus cuisant, face au Cameroun lors de la double confrontation, après un repêchage invraisemblable, au détriment du Cap-Vert, disqualifié sur tapis vert. La Tunisie est pourtant capable du meilleur, lorsqu'elle s'est qualifiée face au Maroc en 2005, en ayant évité avec brio la défaite, face à un adversaire revanchard. Comme du pire, à Maputo, où ce match perdu fut vécu comme une tragédie ! La fin du règne de la Tunisie qui s'est qualifiée, successivement, en Coupe du monde 1998, 2002 et 2006. Douze ans, plus tard, une nouvelle page semble s'ouvrir pour le football tunisien, dans un groupe abordable, au prix d'un tirage favorable qui récompensait le bon classement à l'échelle continentale et internationale, avec deux quarts de finale disputés en 2015 et 2017, malgré tout. Un signe de renouveau, car la Tunisie est actuellement première nation africaine selon le dernier classement de la Fifa. Radès, citadelle imprenable Le public viendra en grand nombre; on évoque 50.000 billets mis en vente depuis lundi 6 novembre. Il constituera le douzième homme, avec le bal des drapeaux rouge et blanc et le grand soutien, pour transcender les joueurs vers la victoire pour un match aux allures de finale. Le stade Mustapha Ben Jannet, de Monastir a rendu de fiers et louables services à l'EN depuis 2011, avec des victoires à la pelle, et aucune défaite concédée, hormis une seule au mois de mars dernier face au néo-champion d'Afrique, le Cameroun, sur le score de 0-1. Ce qui a sonné le glas de l'entraîneur de l'époque Henri Kasperczak, que l'on ne regrette plus vraiment en Tunisie. La magie de Radès, lors des grands matchs à enjeu, ne se raconte plus. Le sacre de la Tunisie en 2004 qui a obtenu sa première CAN, la qualification en Coupe du monde 2006 face au Maroc, dans un match épique, qui s'était soldé sur le score de 2-2, ne sont pas des résultats anodins. Les autres fois où elle avait raté le coche, c'est au cours de matchs amicaux ou à faible enjeu, face à la Côte-d'Ivoire ou au Burkina Faso. De mémoire de supporter, aucune déconvenue, ni humiliation, n'a été vécue sur le sol national, même lors du finish, au dernier tour éliminatoire de la Coupe du monde du Brésil 2014. La Tunisie avait livré une très belle prestation qui s'était soldée sur un score nul vierge, face au Cameroun qui se qualifiait au match retour. Mesures draconiennes Tant de raisons infinies, qui font de la Tunisie une nation virtuellement qualifiée au mondial «Russie 2018». Pourtant, le coach national, Nabil Maâloul, ne veut rien laisser au hasard, en décrétant des stages bloqués pour les joueurs locaux et expatriés, en plus de l'arrêt du déroulement du championnat, pour les équipes majeures, ayant des internationaux dans leur effectif. Pour autant, la hantise d'une non-qualification ne doit pas perturber les joueurs qui doivent se donner cœur, corps et âme afin de vaincre avec gloire et transformer une victoire probable en triomphe. Du reste, l'enjeu ne doit pas peser sur le jeu. Le défi est de taille, les montants, qui vont être rétribués par la Fifa, pour chaque participant, à l'issue du premier tour de la CDM, estimés à 24 milliards et le pactole alloué à la compétition, de plus de trois cents millions d'euros, donnent le tournis. Les joueurs doivent savoir raison garder, ne pas sous-estimer l'adversaire, pays frère et voisin, qui a élu domicile, en Tunisie, pour les matchs qu'il reçoit, à cause des affres de la guerre qui fait rage en Libye. L'optique d'une cinquième participation en Coupe du monde est galvanisante. Pourvu que la bande à Maâloul nous régale. Que la Tunisie se qualifie et trace un nouvel élan qui attirera un grand contingent de joueurs locaux et expatriés.