Le championnat 2017-2018 va rendre sous peu ses derniers verdicts. En vérité, il n' y a rien de surprenant que nous puissions attendre. En haut de l'affiche, derrière l'Espérance de Tunis, les trois autres composantes de la bande des quatre se tiennent dans un point pour l'obtention de la fameuse deuxième place qualificative à la lucrative Ligue des champions. La puissance financière fait le tri. Dire que l'argent est le nerf de la guerre n'est jamais mieux respecté que dans la compétition tunisienne. Au bout de chaque saison, ce sont toujours les mêmes quatre grosses cylindrées qui se tiennent l'une derrière l'autre tout en haut de l'échelle. Les moyens financiers qui permettent le recrutement des meilleurs joueurs que l'on s'arrache font inexorablement le tri. Mais il faut s'attendre à ce que la bande des quatre creuse un peu plus l'écart, à partir du moment où la Confédération africaine officialise la nouvelle organisation de la Ligue des champions. Imitant un peu le modèle de l'Union européenne de football, l'instance suprême du football africain projette l'admission en Ligue des champions de quatre clubs de chacun des cinq plus grands championnats, selon un indice et un classement établis en fonction des performances de chaque nation à l'échelle continentale. Bien entendu, la Tunisie doit figurer parmi ces cinq pays privilégiés. Alors que les trois premiers seront admis automatiquement, le club classé quatrième doit passer par un tour de barrages. Cela aura donc l'avantage de pousser l'ambition et d'inviter d'autres clubs à chercher une place dans le Top 4, ce qui leur ouvrira la voie de la grande aventure. On parle d'une entrée en vigueur très proche de cette nouvelle réforme qui débouchera sur une Champions league beaucoup plus ouverte entre les qualifiés venant des cinq meilleurs championnats nationaux du continent noir. La saignée du Sud-Est Cet air de conformisme, on le rencontre également à l'autre bout du classement. Le CO Médenine, l'ES Zarzis et l'US Ben Guerdane se tiennent dans un mouchoir de poche (3 points). Toutefois, à deux journées de la fin, la messe paraît dite pour le COM, alors que la place de barragiste, qui représente dans le cas de figure un moindre mal va être disputée par les deux autres menacés. Là aussi, les moyens financiers opèrent inexorablement la sélection. Combien de grèves ont connu ces clubs dans cette saison maudite? Combien de coaches ont dû plier bagages ? Comme par hasard, les trois menacés appartiennent tous à une région qui a réalisé ces dernières années une percée remarquable. Seuls les deux clubs de Gabès, soutenus financièrement par le Groupement chimique tunisien échappent ainsi à une aussi grave saignée qui afflige le Sud-Est. Il ne faut pas croire pour autant qu'il suffit de disposer d'importants moyens financiers pour tirer son épingle du jeu. Le record des grèves des entraînements n'est-il pas détenu cette saison par la JS Kairouanaise, qui n'a pas vécu un seul mois de la saison sans qu'il y ait au moins un boycott des séances d'entraînements ? Le bureau de Hafedh Allani a dû composer avec un assèchement terrible des sources de financement. Toutefois, l'équipe a réussi à assurer un maintien tranquille plusieurs journées avant la fin de la compétition. La tradition et la qualité de l'effectif et de l'encadrement administratif et technique y sont également pour beaucoup.