Par Khaled TEBOURBI Beaucoup à dire... et à redire à propos de l'attentat de Jendouba. Honnêtement d'abord, simplement et sincèrement : on en sort, tous, ébranlés. Ces jeunes et beaux gardes happés, sitôt, ces familles privées de soutien, privées d'horizon : qui ne mesurerait pareilles pertes, qui ne s'en ressentirait atteint ? A parler franc, encore, tout aussi simplement et sincèrement : on en a rajouté, aussi. Trop, peut-être. Pas tous, mais «la manie» est passée, sans mal, de ceux-ci à ceux-là: une vraie contagion ! On en a rajouté sans doute par «nature». La mort effraie décidément par ici. On en hurle, on s'en griffe les joues. L'islam interdit pourtant ces «pratiques». «Pires blasphèmes», disent les ulémas, c'est comme «rechigner à la volonté de Dieu». On en a surtout rajouté dans nos télés et dans nos radios. Et plus encore parmi nos politiciens. A la radio et à la télé, on s'est disputé le même lexique de toujours, on a remâché les mêmes mots : «chahid», «yerhmou», «yerham chouhada al watan». Et puis, la «colle» sèche... plus rien. C'est moralement (peut-être politiquement) correct, mais à la longue, à force d'insistance plate, creuse, cela sonne terriblement faux .Les musiques et les chants diffusés pour la circonstance se sont eux-mêmes mus en «clichés». C'était si répétitif, si machinal, souvent si inadéquat, que cela transpirait l'ennui. Comme hommage posthume, nos martyrs méritaient sûrement mieux. Les politiques enfin. Encore plus simple : à peu, très peu, d'éléments près, ils n'ont fait, comme à leur habitude, qu'essayer de tirer profit de l'incident. De «parfaits» opportunistes en somme. Qui pour et qui contre Chahed. C'est l'enjeu. Le seul qui vaille à l'heure qu'il est. Les soldats victimes alors ? Les familles et les promises brisées ? Que des prétextes. Des «arguties» pour se donner, plus ou moins, raison. Hélas, voilà tout !