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Didier Deschamps : «Il n'y a rien au-dessus d'être champion du monde!»
Un sélectionneur comblé et perché
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 07 - 2018

Entré dans la légende en devenant le troisième homme champion du monde à la fois comme joueur et comme entraîneur, Didier Deschamps est arrivé encore trempé en conférence de presse. Trempé de pluie, mais aussi trempé par ses joueurs, qui ont fait irruption dans la salle de presse du stade Loujniki pour l'arroser. Cela ne l'a pas empêché de souligner l'état d'esprit de ses jeunes soldats, qui, selon lui, seront liés à vie par cette victoire en Coupe du monde.
En général, les champions du monde laissent un héritage, ont un impact sur la tactique. Comment voulez-vous qu'on se rappelle votre équipe ?
Il est difficile de répondre à cette question. La France est championne du monde, ça veut dire qu'on a fait les choses mieux que les autres. On a un groupe très jeune, quatorze d'entre eux découvraient la Coupe du monde. Ma plus grosse fierté, c'est qu'ils ont réussi à avoir l'état d'esprit pour une grande compétition. Je leur répète toujours la même phrase : ne rien lâcher. On n'a pas tout bien fait, mais les qualités mentales ont été déterminantes dans cette Coupe du monde. Les équipes qui ont eu la plus grande maîtrise, ça n'a pas suffi. Nous, nous ne l'avons pas toujours eue, et même pas eue du tout en première mi-temps, mais on menait 2-1 quand même à la pause. Vous vous demanderez sûrement : est-ce que la France est un beau champion du monde ? On est champions du monde. La France sera sur le toit du monde pour les quatre prochaines années, c'est comme ça.
Qu'est-ce que ça signifie de soulever ce trophée pour la deuxième fois ?
C'était immense de connaître ça il y a vingt ans, en plus en France, ça restera gravé à vie. Ce qu'ils ont fait là, c'est aussi fort. Je pense aux jeunes d'aujourd'hui. J'ai un fils qui a 22 ans, ces jeunes-là n'étaient pas en âge de comprendre en 1998. Là, ils ont le bonheur de vivre cet événement avec nous. Les joueurs ne peuvent pas se rendre compte de ce qu'ils ont réalisé. Je leur ai dit à la fin du match : «Il y a deux choses importantes que vous devez savoir». La première, c'est que quoi qu'il se passe, ils sont liés à vie. Et la deuxième, c'est qu'à partir de ce soir, ils ne seront plus jamais les mêmes, malheureusement pour eux. Parce qu'ils pourront gagner tous les titres qu'ils veulent, il n'y a rien au-dessus d'être champion du monde, quand on est footballeur professionnel.
Vous êtes le troisième à remporter la Coupe du monde en tant que joueur et sélectionneur, après Zagallo et Beckenbauer. Qu'est-ce que ça signifie ?
Ça fait plaisir, c'est un cercle très fermé. Ils était meilleurs techniciens que moi sur le terrain. Ce sont deux beaux joueurs, moi j'étais moins beau. Mais ça passe après. Je suis beaucoup plus heureux pour le bonheur de mes joueurs. Kylian Mbappé a 19 ans et il est champion du monde. Mon plus grand bonheur, c'est de les voir comme ça.
Est-ce que pour atteindre ce résultat, vous avez demandé de l'aide à un psychologue du sport ? Ou vous avez fait vous-même ce travail ?
(Rires) Chacun est libre d'avoir recours à d'autres personnes, mais je pense que la plus grosse partie du métier de sélectionneur, c'est la psychologie, le management. Amener les joueurs vers cet esprit collectif, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Pour arriver à ça, le choix le plus important est celui de la liste des 23. Evidemment, on choisit des footballeurs, des qualités footballistiques, mais ce sont aussi des choix d'hommes. Les équilibres humains sont tellement fragiles. Et il n'y a pas que ça : j'ai vingt personnes autour de moi dans mon staff. J'ai besoin d'être entouré. Nous avons passé 55 jours ensemble, il n'y a jamais eu un seul problème. Cela passe par beaucoup de discussions, par des moments où je peux être très dur, mais je le fais pour eux, pour leur bien. Et même s'ils sont jeunes, il y a l'écoute qui est là. La manière dont ils réagissent m'amène à continuer dans cette voie-là. Il y a eu plusieurs moments importants, des éléments déclencheurs, vous le verrez bientôt puisqu'il y a un film qui sort dans pas longtemps. Le match contre l'Argentine, avoir renversé la situation... après ça ils font quinze centimètres de plus. Ils se sentent plus forts, plus costauds. La difficulté pour un sélectionneur, c'est la première partie de la compétition, les trois premiers matchs. Après, l'importance de la compétition prend le dessus. Ce n'est pas facile non plus, mais c'est moins compliqué.
Beaucoup de grandes nations sont sorties du tournoi prématurément. Qu'est-ce que la France a fait différemment ?
Je n'ai jamais vu de Coupe du monde comme ça. Il y a eu un nivellement vers le haut, les petites équipes sur le papier sont arrivées hyper bien préparées sur le plan athlétique, et avec des systèmes défensifs hyper bien mis en place. Dans les autres éditions, les grandes équipes avaient le temps de monter en puissance, là il y en a qui ont coincé. J'ai vu aussi que les équipes qui avaient la possession ont été toutes punies. Je ne sais pas si c'est une belle Coupe du monde, il y a eu des scénarios rocambolesques, mais elle était très dure sur le plan athlétique et de l'intensité. Et là-dessus, les équipes plus petites avaient des statistiques supérieures à celles supposées être plus fortes. Nous, nous nous en sommes plutôt bien sortis dans les matchs de poule, même si après le troisième match, pour vous les journalistes, on n'était pas très beaux. C'est sûr que ça n'aurait pas suffi si on avait continué avec ce niveau de performance. Il faut monter en puissance. Je suis convaincu que ces joueurs seront plus forts dans deux ans, quatre ans, mais être aussi compétiteurs qu'ils l'ont été, c'était une inconnue avant la compétition.
Après le Danemark, vous avez dit «maintenant, on peut commencer à grimper», qu'avez-vous fait pour développer cette mentalité ?
Il ne faut pas oublier que nous avons aussi eu un match difficile contre le Pérou qui a été très important pour nous. Contre le Danemark, OK, c'est peut-être gagne-petit, mais ça nous permettait de terminer premiers. Après, c'est un autre tournoi qui commence, et passer ce tour contre l'Argentine, ça a changé beaucoup de choses en matière de capital confiance. Mais les ressorts étaient là aussi. Les joueurs l'ont dit, ce sont des guerriers. Ce n'est pas ça qui fait marquer des buts, mais avec cet état d'esprit, n'importe quelle équipe est capable de renverser des montagnes.
C'est après l'Argentine que vous avez commencé à croire que c'était possible de gagner ?
C'est l'élément déclencheur, bien évidemment. L'Argentine est une grande nation, avec Léo Messi, et renverser la situation, ça donne plus de force. Oui, j'y croyais, mais on n'était que qualifiés pour les quarts. Il y a eu tellement d'euphorie après cette qualification, heureusement nous avons eu suffisamment de jours pour redescendre. Parce que si c'était pour se planter cinq jours plus tard, ça aurait été bien, mais ça n'aurait pas eu beaucoup de signification. Il y a deux ans, c'était tellement douloureux de laisser passer cette opportunité de gagner l'Euro. En même temps, peut-être que si nous avions été champions d'Europe, nous n'aurions pas été champions du monde. Mais j'ai beaucoup appris aussi, notamment le fait de désacraliser le moment. Dans l'approche de cette finale, je suis fier pour eux, mais je suis fier de moi aussi, en toute humilité.


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