Pendant qu'on avait tous les yeux rivés sur la Russie, certains recruteurs ont déjà fait de belles affaires. Séance de rattrapage. C'est peut-être déjà le transfert de l'été Impensable. Il y a quelques semaines, qui aurait mis une pièce sur ce transfert aussi inattendu que rapide ? Pourtant, Cristiano Ronaldo a bien filé à la Juventus. A peine son Mondial terminé après l'élimination en huitièmes de finale avec le Portugal que CR7 s'est retrouvé sur les Unes espagnoles, destination la Juventus. Encore une tentative de revalorisation salariale ? Pas vraiment, tant le lien entre le joueur et Florentino Pérez semblait rompu. Habile, la Juventus est venue se glisser dans la faille qu'elle a transformée en gouffre à coups de millions: trente de salaire annuel, et 117 d'indemnités de transfert. Banco ! Et tant pis si ça déclenche une grève des ouvriers de Fiat. L'Espagne aime les petits Français En un an et demi, il est passé de Christophe Mandanne à Lionel Messi. Presque aussi bien qu'Ousmane Dembélé, passé de Sylvain Armand à Gérard Piqué en une année. Bref, 18 mois après son arrivée à Séville, le défenseur formé à Nancy s'est engagé au Barça contre 35 millions d'euros avec une clause libératoire délirante fixée à 300 millions d'euros. Champions du monde ou pas, ça va continuer à se bousculer au portillon en défense centrale des Bleus. Lemar à l'Atlético Thomas Lemar n'a pas vraiment brillé sur les pelouses pendant le Mondial. Ce qui ne l'a pas empêché d'être un des premiers gros transferts de l'été. Après son départ avorté à Liverpool l'été dernier, l'ancien Caennais ne voulait pas revivre un été dans le doute. Dès le 19 juin, soit quatre jours après le début du Mondial, il s'est engagé avec l'Atlético de Madrid contre 72 millions d'euros. L'occasion pour les Colchoneros de dépêcher un envoyé spécial à Istra et d'en profiter pour prolonger Antoine Griezmann et Lucas Hernandez. Rationalisation. Le très bon coup à moindre coût Là aussi, cela paraissait improbable. Et pourtant, Gianluigi Buffon, pas conservé par la Juventus, a bien atterri au PSG. Libre, qui plus est. A quarante piges, le portier italien pose ses valises pour deux saisons à Paris après 17 ans à Turin et dix ans à Parme. Pour sa première aventure à l'étranger, le quadra arrive « avec l'enthousiasme d'un enfant » et sans se considérer au-dessus d'Areola : « J'ai toujours été numéro 1 à Parme, à la Juve et en sélection. Mais ici, on ne m'a pas promis la place de numéro 1. J'ai toujours gagné cette place». Fonce, Alphonse. Jean Michaël Seri de Nice à Fulham A quelques pas du FC Barcelone l'été dernier, sur les tablettes du PSG à chaque mercato, et récemment annoncé tout proche de Chelsea, Jean Michaël Seri a bien déménagé à Londres. Mais pas du tout du côté de Stamford Bridge. A la surprise générale, le milieu ivoirien a posé ses valises à Fulham, promu en Premier League. La faute aux Blues, qui auraient trop tardé pour payer la clause libératoire de 35 millions d'euros. Contrairement à Fulham donc, qui a inclus dans la transaction le défenseur niçois Le Marchand. En vérité, tout ça est très logique. L'arrivée de Riyad Mahrez à City Bienvenue dans votre DeLorean, destination 2016. Courtisé depuis sa saison exceptionnelle avec Leicester il y a deux ans, Riyad Mahrez a enfin sauté le pas : direction Manchester City. Contre 68 millions d'euros, quand même. Un transfert « so 2016 » qui étonne, tant pour son montant que pour le choix du joueur, puisque City n'avait pas vraiment besoin de renfort niveau milieux offensifs. Le retour à la maison de Paulinho Son arrivée au FC Barcelone contre quarante millions d'euros l'été dernier avait surpris, et beaucoup doutaient de l'intérêt de ce renfort pour les Catalans. Une saison plus tard, Paulinho a fait taire quelques sceptiques et s'est plus ou moins imposé en cadre du Barça malgré son style de jeu a priori loin des standards du tiki taka. Pourtant, il retrouve déjà son ex, le Guanghzou Evergrande, d'où il était arrivé. Prêté avec option d'achat obligatoire, le milieu de terrain rapportera cinquante millions d'euros au Barça l'été prochain. Soit une plus-value de dix millions en une saison. Et une place d'extra-communautaire libérée. La Premier League sur le qui-vive Si, pour une fois, les Three Lions ont réussi leur tournoi, l'Angleterre n'a pas perdu ses habitudes mercantiles. La preuve avec Arsenal, qui a respecté les trois clichés du mercato d'un club anglais : acheter un jeune Français inconnu à prix d'or —en l'occurrence Guendouzi de Lorient contre 8 millions d'euros—, sauter sur une révélation du Mondial — ici Torreia qui arrive de la Sampdoria contre 28,5 millions— et se débarrasser d'un joueur anglais trop encombrant —Jack Wilshere, parti à West Ham. Pour continuer dans le cliché, Manchester United a déjà réalisé son traditionnel transfert à soixante patates en la personne de Fred, ancien du Shakhtar Donetsk. A ce prix-là, on espère que le SAV est de qualité. Les gros chèques Effet Coupe du monde, épisode 2. Auteur d'un mondial solide avec la Suisse, Xherdan Shaqiri quitte Stoke City, relégué en Championship, pour Liverpool, finaliste de la dernière C1, contre quinze millions d'euros. Ce qui n'est pas énorme comparé aux 64 millions d'euros versés par Chelsea à Naples pour le transfert de Jorginho, qui est devenu le joueur italien le plus cher de l'histoire. Et promis, ça n'a rien à voir avec l'arrivée sur le banc des Blues de son coach à Naples Maurizio Sarri. Effet papillon, le Napoli s'est offert le milieu espagnol du Betis Séville Fabián Ruiz pour trente millions d'euros. Soit la même somme que celle versée par Dortmund à Mayence pour attirer le défenseur français Abdou Diallo. Ils ont quitté la L1 Catalogué comme club dépensier, le PSG n'en demeure pas moins bon vendeur. En témoignent les ventes de Javier Pastore à la Roma (24 millions) et celle de Yuri Berchiche à l'Athletic Bilbao (23 millions). Arnaquons plus grand. Comme chaque été, West Ham est venu claquer une vingtaine de millions d'euros sur une promesse de Ligue 1. Cet été, il s'agit d'Issa Diop, qui lui a coûté 25 patates. Dans la foulée, le Téfécé a perdu Alban Lafont, parti à la Fiorentina contre sept millions d'euros et remplacé par Baptiste Reynet, qui n'en pouvait plus de la moutarde dijonnaise. A Lyon, on forme bien. Mais on vend tout aussi bien. Ainsi, Mouctar Diakhaby s'est envolé pour Valence contre quinze millions d'euros, et Jean-Philippe Mateta —indésirable en Corse— a trouvé son nouveau Havre de paix à Mayence. Il s'appelle Ivan et est croate, mais lui n'a pas disputé la Coupe du monde avec son pays. Resté aux portes de la liste des 23, Ivan Santini a quitté le Stade Malherbe de Caen pour Andelercht contre six millions d'euros. Autrement dit pour pas grand-chose, vu son rendement. Si le dossier Balotelli focalise l'attention à Nice, d'autres Aiglons quittent le nid dans le sillage de Lucien Favre. Avant Maxime le Marchand et Jean-Michaël Seri, c'est Alassane Pléa qui a fait ses valises. Lui aussi a pris la direction d'un Borussia, mais celui de Möchenglabach, contre 23 millions en retour. Sale été pour des Aiglons déplumés.