secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé du Sport) et 132 voix (score réalisé par Hichem Ben Ahmed, ministre du Transport), le gouvernement Chahed III a facilement réussi à obtenir la confiance des parlementaires, alors que Nida Tounès, le propre parti de Youssef Chahed, n'a officiellement pas participé au vote. Si certains députés se réjouissent du coup de sifflet final donné par Youssef Chahed aux querelles intestines, d'autres, dans l'opposition, pensent que la crise politique perdure et que ce gouvernement, comme les précédents, sera incapable de répondre aux urgences économiques et sociales du pays. Jilani Hammami: «Le dénouement de la crise ne se fera pas avec un gouvernement pareil» Youssef Chahed est venu au parlement pour régler ses comptes politiques. Le plus amusant, c'est qu'il estime que les querelles politiques sont la raison pour laquelle son gouvernement a échoué, alors que tout le monde sait qu'il était lui-même le moteur essentiel de ces querelles. Pour preuve, dans son discours, il a continué à régler ses comptes avec le palais de Carthage et avec Nida Tounès, le tout pour dissimuler ses nouvelles alliances avec le mouvement Ennahdha. Le chef du gouvernement a également délibérément voilé les véritables problèmes du pays. Dans son intervention, il n'a pas dit un mot sur les indicateurs principaux. Il n'a fait qu'effleurer le déficit commercial et la chute du dinar. Il n'a pas non plus parlé des difficultés que vivent les entreprises publiques, ni d'ailleurs de la pauvreté, du chômage ou d'un taux d'inflation de 7,6%. D'un autre côté, Chahed et son gouvernement sont venus donner des promesses, d'ailleurs les mêmes qu'il a faites en 2016 sans les réaliser. La vérité, c'est que son gouvernement est un gouvernement d'incapables. Le dénouement de la crise ne se fera pas avec un gouvernement pareil. Chaker Ayadi: « Youssef Chahed a choisi son camp, celui de s'allier avec Ennahdha » Un certain nombre de ministres et de secrétaires d'Etat dans ce gouvernement manquent cruellement de compétences et d'expérience. Avec une telle composition, ce gouvernement ne pourra pas résoudre les problèmes auxquels font face les Tunisiens, que ce soit sur le plan social ou économique. Cette composition très sincèrement est en deçà des attentes. De plus, ce remaniement a été fait pour permettre au parti Ennahdha de prendre davantage de places. Pour l'anecdote, le chef du gouvernement est venu avec un costume bleu, tout est dit au niveau de la communication vestimentaire. Youssef Chahed a choisi son camp. Lorsqu'il dit que Nida Tounès ne l'a pas soutenu, c'est faux, c'est complètement faux. Nos interventions dans l'hémicycle et nos votes à l'ARP sont là pour en témoigner. Nous avons soutenu et voté l'ensemble des projets de loi. Je vais encore plus loin, sur le terrain, les membres du parti ont soutenu le travail gouvernemental dans les régions. Il y a eu un putsch et je maintiens ce terme-là, un putsch, ce n'est pas forcément avec les armes, cela peut être fait en balayant la constitution d'un revers de la main. Toujours est-il que nous allons poursuivre notre travail au sein de l'ARP, car nous avons été élus pour cela. Oussama Sghaier: «Les deux présidents se sont conduits en vrais hommes d'Etat» Le chef du gouvernement a pratiquement parlé de tout, il n'a pas cherché à éluder certaines choses. Il a notamment parlé en profondeur de la situation économique, il a voulu démontrer que le gouvernement a su améliorer la situation économique, bien que les résultats restent encore en deçà des attentes du gouvernement. Néanmoins, nous sommes sur la bonne voie. Le point principal à retenir également, c'est que le chef du gouvernement a révélé qu'il n'a pas trouvé un réel soutien politique. Plusieurs partis politiques et organisations nationales l'ont en effet promu à ce poste mais ne l'ont pas soutenu par la suite. Ce qui m'intéresse aussi, c'est le conflit entre les deux présidences, qui ont fait preuve de maturité et ont parlé comme de vrais hommes d'Etat. Le président de la République, lors de sa conférence de presse a réitéré son respect à la constitution, et le chef du gouvernement, lundi, a valorisé à la fois le rôle du président de la République et les dispositions de la Constitution, et je crois que dans tout cela, c'est la Tunisie qui gagne. Karim Helali: «J'espère que les députés de Nida feront la part des choses entre la politique et le travail législatif» Le gouvernement remanié porte en son sein des personnalités importantes, à l'instar de Mohamed Fadhel Mahfoudh, prix Nobel de la paix, ou encore René Trabelsi. Il y a de vraies compétences, et puis le plus important, c'est que les ministres qui ont échoué dans leur mission ont été remerciés. Avec ce vote de confiance, nous aurons franchi un pas important vers la rupture avec les querelles politiques sans fin pour nous concentrer sur les dossiers importants, tels que le dossier urgent de l'économie. Je crois qu'il est important que le gouvernement aborde avec sérénité les dossiers relatifs à la baisse du niveau de vie. Il y a également la question du déficit commercial, qui n'a pas vraiment été traitée comme il faut et à ce propos, le président du gouvernement a déclaré qu'il prendra des mesures concrètes sur le terrain pour maîtriser la situation. J'espère seulement que les députés de Nida Tounès feront la part des choses entre le combat politique et le travail législatif. Il est possible de se mettre d'accord à propos de l'Isie pour la tenue des élections en 2019, et à ce moment-là, les Tunisiens diront leur mot.