Vingt-trois candidats étaient en lice pour décrocher 17 places au sein du bureau exécutif. Huit membres faisant partie du bureau exécutif sortant ont été déjà réélus, avant-hier, par les membres sortants. Selon M. Tarak Cherif, cette démarche électorale assurera la continuité des politiques engagées par l'organisation La Conect a tenu, hier à Tunis, son deuxième congrès électif, sur le thème « L'impératif de la transformation digitale pour l'entreprise », avec la participation d'au moins 520 adhérents et congressistes, venus des quatre coins de la Tunisie. Des présidents de centrales patronales étrangères étaient également conviés à cet événement d'envergure. La présence du secrétaire général de la Cgtt, M. Habib Guiza, et le président du syndicat des agriculteurs Synagri, M. Karim Daoud, au 2e congrès de la centrale patronale se veut révélatrice d'un paysage syndical pluriel. A cet égard, le président de la Conect, M. Tarak Cherif, a souligné, dans son allocution d'ouverture, le rôle clé qu'a joué la confédération, depuis sa création en 2011, dans la mouvance du paysage syndical vers le pluralisme. Il a, également, affirmé que malgré les efforts déployés par certaines parties afin d'entraver l'évolution vers un pluralisme syndical en Tunisie, l'organisation patronale a contribué à cette pluralité syndicale, qui est un droit garanti par la Constitution. A l'écart des tiraillements politiques M. Tarak Cherif a ajouté que de par ses politiques et ses stratégies basées sur la transparence, la citoyenneté et le réalisme, la Conect a pu se doter d'une crédibilité auprès de ses adhérents et des divers acteurs économiques. Il a, également, souligné le caractère apolitique de l'organisation qui a veillé à tenir le travail syndical à l'écart des tiraillements politiques, afin de garantir l'indépendance de l'entreprise tunisienne et améliorer sa compétitivité. Pour ce faire, la centrale patronale s'est attelée, depuis sa création, à engager des négociations avec les parties prenantes, sans pour autant entrer dans des coalitions politiques. Ce choix stratégique a permis à l'organisation de se doter d'une fiabilité à l'échelle nationale mais également internationale et de devenir un partenaire de référence et un interlocuteur clé auprès des diverses institutions de l'Etat. En ce qui concerne la transparence de l'organisation, M. Cherif a valorisé la flexibilité et la forte interactivité des diverses structures régionales et sectorielles de l'organisation avec le bureau central. Ce qui présente un gage de liberté d'expression au sein de la Confédération, soutient-il. Connue pour son appui à la responsabilité sociétale de l'entreprise, M. Tarek Cherif a annoncé que la Conect a contribué à l'élaboration du label tunisien de la RSE, suivant des normes tunisiennes établies par des experts reconnus à l'échelle mondiale. Vers plus d'internationalisation et de décentralisation Le président de la confédération a rappelé que depuis 2012, la Conect a significativement contribué dans l'amélioration du cadre juridique relatif au climat des affaires ainsi qu'aux divers domaines de la finance et de l'économie. En effet, la Conect a contribué à l'élaboration de plusieurs lois économiques, à savoir la révision du code d'investissement, la réforme de la loi fiscale, la réforme de la loi bancaire ainsi que les lois de finances. M. Cherif a, en outre, souligné que le lancement de Conect International constitue un pas de plus dans le développement de l'organisation. En effet, cette filiale de la Conect, qui a pour principale mission d'aider la PME tunisienne à s'internationaliser, a offert à plusieurs entreprises locales de nouvelles opportunités et de nouveaux horizons à l'étranger à travers des projets de coopération et de partenariat, notamment africains et européens. Par ailleurs, le président de la centrale patronale a affirmé que l'organisation continuera sur cette lancée et mettra en place davantage de bureaux régionaux et sectoriels, pour couvrir tous les secteurs d'activité, tout en sachant que la Conect dispose d'ores et déjà d'une dizaine de bureaux exécutifs régionaux et sectoriels. La digitalisation au cœur du débat Dans une déclaration aux médias, le président de la Conect a indiqué que l'organisation a saisi l'occasion du congrès pour faire la lumière sur un sujet d'envergure pour les PME, à savoir la digitalisation. «Nous avons voulu, à travers les interventions d'éminentes personnalités des domaines des TIC, à savoir MM. Taoufik Jelassi et Jalloul Ayed, donner un aperçu aux entreprises participant à ce congrès sur les transformations digitales et les nouveautés dans le domaine numérique qui ont chamboulé le monde des affaires, notamment le monde des finances et des TIC. Cela serait une occasion pour elles pour mieux comprendre les enjeux de la transformation digitale des entreprises», a souligné M. Tarek Cherif. Intervenant dans ce thème, M. Jalloul Ayed a mis en exergue la montée en puissance de l'intelligence artificielle dans le monde, qui pourrait mettre en péril plusieurs secteurs dans un futur non lointain. A cet égard, il a fait savoir que le marché de l'emploi dans les domaines de l'IA, des services, de l'industrie manufacturière ainsi que de l'agriculture, est véritablement menacé par cette nouvelle puissance qu'est l'IA. Il a, également, affirmé que les politiques économiques actuelles ne prennent pas en compte ce changement radical que l'économie mondiale est en train de vivre. «La transformation digitale n'est qu'une composante de la transformation technologique. Malheureusement, le modèle de développement de notre pays est canonique et complètement dépassé. L'avantage comparatif de la main-d'œuvre est désormais désuet. Il faut que les autorités adoptent un nouvel état d'esprit où il y a une prise de conscience totale de la nécessité de la mise en place de tout un programme de transformation technologique qui touche à tous les secteurs allant du cadre juridique jusqu'au système éducatif », conclut Jalloul Ayed.