Sélection, clubs et championnat, le foot est resté le premier sport important. Et les sports individuels et les autres axes du sport ? La participation controversée de l'équipe de Tunisie au Mondial russe, la consécration de l'EST en Ligue des champions, la victoire du CA en Coupe de Tunisie (après une inoubliable remontée au classement) sont, entre autres, des faits qui ont marqué la scène sportive en 2018. Et comme c'est le football qui reste le sport le plus médiatisé, ces faits escamotent directement d'autres événements et d'autres exploits sur la scène sportive en 2018. Sans rentrer dans un «inventaire» de taille des différentes réalisations de toutes équipes et athlètes pendant l'année, on peut déjà noter facilement que la qualification à la Coupe du monde en Russie, après 12 ans d'absence, est un événement gigantesque qui a permis, entre autres, à la FTF d'engranger près de 28 millions de dinars. Sportivement, l'équipe de Tunisie n'a pas été à la hauteur des attentes, même si elle a réussi à gagner pour la deuxième fois dans une Coupe du monde. Nous attendions beaucoup mieux d'autant que la qualité des matches joués promettait tant avant le Mondial. Toujours en football, on peut aussi parler de la victoire de l'EST en Ligue des champions, un exploit inattendu en septembre (crise de résultats et de direction), mais qui a eu lieu en fin de compte pour le bonheur des «Sang et Or». Cela dit, ce titre reste l'exploit le plus cher et le plus marquant au niveau des clubs tunisiens. Ça a permis à l'EST de concrétiser son ascendant sur les autres clubs et de mettre fin à une longue période d'attente. L'année 2018 a-t-elle marqué un progrès du football tunisien en général? Si on se fie aux résultats et au classement Fifa, on peut dire qu'il y a un mieux indiscutable. Mais le football, c'est aussi une qualité de championnat, une gestion sportive, une formation des jeunes, une infrastructure, des dirigeants et une sécurité. Tout cela a-t-il été amélioré? On en doute fort, les problèmes de fond sont toujours les mêmes, et on peut même dire que cela a empiré. Regardez l'état dans lequel les stades se trouvent, y compris les plus huppés et branchés comme Radès ou El Menzah. Parlons aussi du public et de son comportement violent qui devient ingérable. Aujourd'hui, le football ne peut pas avancer avec des vides ou des pleins. On a toujours ce sentiment d'insécurité qui règne, même à demi s'il y a des matches où l'on joue devant une assistance maximale. Le football reste le sport dont on parle le plus en 2018. Et ses problèmes aussi restent les plus médiatisés et les plus exposés aux débats. Essentiellement, le problème des moyens financiers avec des clubs qui n'arrivent plus à payer les salaires des joueurs et des entraîneurs. Finalement, 2018 n'a pas apporté des solutions à ces casse-têtes cumulés et de plus en plus insolubles. Et les autres exploits? L'année 2018 n'était pas seulement celle du football. Les autres sports, de par leurs réalisations, ont réussi à marquer l'année malgré des moyens moins importants. La qualification au Mondial de basket, les bonnes performances de M. Jaziri et de Ons Jabeur en tennis, les médailles décrochées aux Jeux olympiques des jeunes et les différentes performances dans les sports individuels, notamment dans les jeunes catégories, sont aussi bonnes à prendre. C'est que malgré la domination du football sur le paysage sportif, les sports individuels restent, à notre avis, les «produits» les plus rentables et les plus efficients. Ils ne coûtent pas plus cher que le foot mais l'élite apporte un grand nombre de performances internationales.