Des pressions ont été exercées sur le pouvoir judiciaire pour le décourager de traiter les dossiers de la justice transitionnelle liés à des violations flagrantes des droits de l'homme ou à la corruption financière et administrative, a révélé Anas Hammadi, président de l'Association des Magistrats Tunisiens. Dans une déclaration à l'agence TAP, vendredi dernier, en marge de la conférence de clôture des travaux de l'Instance Vérité et Dignité, il a déclaré que le pouvoir judiciaire avait fait de gros efforts pour traiter les affaires des graves violations des droits de l'homme, mais n'avait pas encore progressé en matière de corruption financière et administrative. Hammadi a souligné que le système judiciaire spécialisé dans la justice transitionnelle était disposé à jouer pleinement son rôle pour traiter toutes les questions en suspens liées à la corruption financière qui accusent un certain retard. Il a souligné que l'Association des magistrats soutient le processus de justice transitionnelle depuis sa création, en particulier après avoir rejoint la «Coalition pour soutenir le processus de la justice transitionnelle», «l'un des éléments majeurs qui ont soutenu ce processus». Le président de l'Association des magistrats tunisiens a indiqué que le processus de la justice transitionnelle était menacé mais l'IVD avait été soutenue pour mener à bien ses travaux et les exposer aux Tunisiens. Il a souligné que les critiques du pouvoir judiciaire concernant son rôle dans l'établissement de la justice transitionnelle sont légitimes, mais devraient tenir compte des procédures de suivi et de traitement qui prennent du temps, se félicitant de la forte présence de représentants du pouvoir judiciaire à cette conférence. «Le président du Conseil supérieur de la magistrature a souligné lors de cette conférence l'implication du pouvoir judiciaire dans le succès de la justice transitionnelle, le traitement de toutes les affaires soumises au pouvoir judiciaire et qu'il jouera pleinement son rôle dans la protection des droits et des libertés et la révélation de la corruption financière et administrative», a-t-il souligné.