Au-delà des personnes, les JTC sont un précieux acquis qui gagnerait en prestige et en notoriété en les dotant d'un comité organisateur permanent qui cumulerait expérience et savoir-faire, apprendrait de ses erreurs et saurait en tirer les bonnes leçons et qui aurait la latitude et surtout le temps de s'offrir les meilleures perspectives. La 20e édition des JTC s'est clôturée ce week-end avec un beau palmarès qui a fait de nombreux heureux. «Point de départ» de Wahid Ajmi fut couronné par le grand prix et «Juif» de Hamadi Louhaïbi par la meilleure mise en scène. Une consécration qui démontre une fois de plus que le théâtre tunisien est incontestablement à l'avant-garde du théâtre dans le monde arabe et en Afrique. D'ailleurs, lors des JTC 2018, un hommage a été rendu aux différentes productions tunisiennes qui ont été couronnées et primées dans plus d'un festival arabe et international, dont : «La jeune fille et la mort» de Samira Bououd, «Freedom house» de Chedli Arfaoui, «Rhout» de Imed El May, «Omar et Juliette» de Tahar Aissa, «Les veuves» de Wafa Tabboubi, «Le radeau» de Cyrine Gannoun et Majdi Abou Matar du théâtre El Hamra, «Asrar El Achk» de Hafedh Khélifa, «Le vieux» de Walid Abdessalem, «Le marionnettiste» de Ayed Ben Maakel et d'autres encore… Car il n'y a pas que notre cinéma qui rafle des prix là où il passe. Quoi qu'on dise à propos de ce festival, de son organisation, de sa direction, de ses faux pas et de ses maladresses, ce rendez-vous incontournable reste une référence et un point de repère pour les différentes compagnies d'Afrique et du monde arabe car les JTC ne sont pas seulement un festival avec un jury et des prix, ce n'est pas un tapis rouge et du glamour, mais c'est un esprit volontaire, un amour de la scène qui n'est pas toujours gratifiant, la créativité qui se dégage des œuvres qui s'y produisent et une scène prestigieuse qui s'offre aux créateurs pour une belle visibilité. Au-delà des personnes, les JTC sont un précieux acquis qui gagnerait en prestige et en notoriété en les dotant d'un comité organisateur permanent qui cumulerait expérience et savoir-faire, apprendrait de ses erreurs et saurait en tirer les bonnes leçons, et qui aurait la latitude et surtout le temps de s'offrir les meilleures perspectives. Les JTC cette année, c'est bien fini avec leur lot de réussite et de faux pas, les brèches qu'elles ont ouvertes et les sentiers qu'elles ont tracés. 20 éditions, c'est l'âge de la fougue et de la jeunesse, et 35 ans c'est l'âge de la maturité et de la raison, nos journées théâtrales de Carthage bouclent une boucle et vont vers une nouvelle décennie avec tout ce que cela engage comme challenge. Les JTC ont tout pour briller de mille feux et devenir véritablement la messe du théâtre du sud et le marché pour les structures du nord.